Article datant de 2012

 

Par Tibe

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Explorons ensemble l'histoire des Beat them Up 2D ! La création, les innovations, les événements importants, et tout ce qui a révolutionné, amélioré et fait aimer aux joueurs ce genre, aujourd'hui révolu. Je n'essaierai pas ici d' énumérer un par un les titres qui ont peuplé ce petit monde, cela dit pour les plus gourmands, j'ai tout de même prévu LA LISTE DE TOUS LES BEAT THEM UP 2DTout joueur digne de ce nom sait -à peu près- à quoi l'on fait référence lorsqu'on parle de "Beat them Up" ou "Beat them All". Il y a d'ailleurs souvent confusion entre les deux termes (qui au demeurant désignent le même genre) et il est utile d'expliquer aux plus jeunes cet amalgame. Ces termes anglophones barbares, désignant tel ou tel type de jeu, sont apparus dans les années 80, avec la montée des consoles grand public et la presse spécialisée du jeu vidéo. Shoot them Up, Beat them Up, RPG et autres abominations fleurirent alors dans les bouches des jeunes écoliers, ressassant les lignes lues dans leurs magazines de chevet.

Consoles + - Joypad- Generation 4

Au début des années 90, lorsque le "versus fighting" devint un genre populaire, avec l'arrivée de Street Fighter II et de ses concurrents, une partie de la presse et du grand public sépara les jeux en deux catégories: Beat them Up servit un temps à désigner les jeux de VS fighting; Beat them All, ce que l'on appelait avant les "Beat them Up". All paraissant plus adéquat puisque "tous" sous-entendait qu'on devait battre beaucoup d'adversaires. La suite vous la connaissez, les jeux de versus allaient finir par être nommés VS fighting games ou fighting games, ou encore 2D fighter, et jeux de baston de type "Double Dragon" serait appelés Beat them Up ou Beath them All par les plus jeunes. Donc: Beat them Up = "Beat them All" = Double Dragon! Simplement, les vrais hommes disent Beat them Up, les autre l'ont m'All, sachez-le avant d'engager le sujet dans les dîners en ville.

Beat them Up

La Préhistoire (1984-1985)

Tout commence en 1984. Jusqu'alors, les jeux vidéo ne nous ont gratifiés que de shoots (Galaga, Space Invaders et consorts) de jeux de labyrinthe à la Pac-Man, et quelques jeux de course vus de dessus, dans un genre assez balbutiant. La boxe a été a l'honneur avec quelques titres (Rocky sur CBS, Champion Boxing...) mais encore rien qui ressemble à une baston de rue, un homme seul contre un gang; bref, le genre n'était pas encore né. Le premier éditeur à s'aventurer est Irem. Celui-ci sort cette année un titre qui va défrayer la chronique, et donner bien des idées à ses concurrents: Kung Fu Master. Tournant sur le hardware M62 de la firme, le jeu, connu sous le doux patronyme de "Spartan X" au Japon, est inspiré d'un film d'action avec Jackie Chan, se nommant Wheels on Meals sous nos latitudes (que vous devez pouvoir retrouver aisément sur Nanarland). Il est l'oeuvre de Takashi Nishiyama, un designer qui fera parler de lui dans le monde du jeu vidéo, puisqu'il est aussi le père de Street Fighter, King of Fighters et Fatal Fury... Sacré pedigree, non? Ah, le scénario de Kung Fu Master, c'est vrai! A l'instar des BTU plus récents, il est fait pour être compris par tous: un prétexte à bourriner, claquer quelques tronches à coup de pompe, bref, démolir du gonze. Un méchant a enlevé une gentille, et la gentille c'est votre petite amie, à vous, Thomas. Pas de chance pour le méchant, vous êtes expert en arts martiaux et partez à travers les cinq étages de la maison à la recherche de votre dulcinée et accessoirement pour lui péter la gueule. Au méchant.

Jackie Chan's Spartan X
Kung Fu Master Cab
L'ancêtre...

Le jeu utilise des principes simples et se déroule sur une seule ligne: il n'est pas possible de se déplacer en 'profondeur'. On combat sur deux dimensions, la longueur et la hauteur, puisqu'il est possible de sauter ou de se baisser. Le jeu est à scrolling horizontal, mais chose surprenante, l'action se déroule de droite à gauche, puis inversement à chaque nouveau stage. Déroutant au départ! Deux coups sont au programme, poing et pied. Alors bien sûr on combine le tout, pied baissé, poing sauté, etc, c'est tout de même relativement complet pour un précurseur du genre! Le jeu se termine certes en moins de dix minutes (avec un peu d'entraînement) mais les joueurs connaissent enfin la joie vidéo-ludique de mettre des baignes, les bruitages de Kung Fu Master étant en plus, relativement bons pour l'époque!

Kung Fu Master

Kung Fu Master est donc un petit événement dans le monde du jeu vidéo. Son gameplay encore jamais vu, scotche les joueurs aux bornes d'arcade et laisse rêver à d'autres jeux dans la même veine, encore plus aboutis. Adapté sur toutes les consoles et micros de l'époque (consoles Atari, Apple II, Nes, Commodore, CPC, Spectrum, et même Game Boy) le soft est un grand succès commercial et inspirera même un scénario au cinéma! Un autre titre sort la même année, chez Taito: Chinese Hero. Certes moins accrocheur, le jeu est aussi un Beat them Up, qui pour le coup, explore le genre de manière différente. Ici, pas de scrolling, l'action se déroule sur des écrans fixes avec une vue 3/4 haut à la Zelda. Trois boutons sont utilisés, poings, pieds et saut. Vous devez "nettoyer" chaque niveau des adversaires qui essayent de vous corriger pour passer au suivant. Il y a comme dans Kung Fu Master des Boss et une variété d'adversaires correcte (environ six ou sept ennemis plus les Boss), mais dans Chinese Master on se déplace différemment (largeur + longueur) et le gameplay en est assez éloigné.

Chinese Hero
Un Zelda-baston!

De nombreux développeurs japonais s'engouffrent dans la brèche, et dans les mois qui suivent chacun y va de son petit jeu de baston! On peut citer entre autres, Taito avec Samurai Nihon-ichi et Lady Master of Kung Fu (1985), Sega avec un sympathique My Hero - aux tests de collisions hallucinatoires - et Data East, qui  s'essaye à la version 'robots volants' du genre avec Metal Clash (1985 également). Chaque développeur explore le genre dans différentes directions, la plupart tâtonnent sans succès et d'autres aboutissent à quelques résultats sympathiques.

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