LE BEAT THEM UP A TRAVERS LES AGES

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L'AGE D'OR DU BEAT THEM UP - SUITE

1992, une année fort riche... Les grands éditeurs sont sur leur lancée, le genre marche très fort et chacun fait de son mieux pour imposer son soft dans les salles obscures. Jaleco, fort de son succès - surtout au Japon - avec sont 64th Street, se lance sur console. L'éditeur développe la même année Rushing Beat et Rushing Beat Ran (la suite) sur Super Famicom, plus connus sous le nom de Rival Turf en versions US et Euro. Loin de faire de l'ombre aux stars que sont Streets of Rage ou même Final Fight (SNES), ce sont d'honnêtes Beat them Up au gameplay agréable, jouables à deux simultanément, qui se vendent bien.

Rushing Beat
Rushing Beat....
Rushing Beat Ran
... et Rushing Beat Ran, de Jaleco

Sega est assez actif encore cette année, mais peu performant avec deux titres médiocres en arcade... mais une suite assez attendue sur Megadrive. Golden Axe: the revenge of Death Adder, puis Arabian Fight en toute fin d'année font leur apparition. Ce dernier se déroule dans l'univers de Sinbad le marin, et utilise une technique de scaling (zooms) pour donner de la profondeur à l'action. Le résultat est assez bordélique, surtout lorsque l'on joue à plusieurs (jusqu'à quatre). Le nouveau Golden Axe propose enfin une réalisation revue au goût du jour, mais se voit loin de rivaliser avec les King of Dragons ou Knights of the Round de Capcom, sortis l'an passé.

Golden Axe Revenge of Death Adder / Arabian Fight
Golden Axe RODA, et Arabian Fight: succès mitigé...

Sur Megadrive en revanche, Streets of Rage 2 tient toutes ses promesses. Sega a assuré sur ce coup-là, et le jeu se révèle encore meilleur que le premier opus. Quatre personnages sélectionnables, des graphismes excellents, une bande son qui envoie toujours autant du pâté, ainsi qu'une durée de vie immense (presque 1h30 de jeu) font de ce deuxième volet un des tout meilleurs jeux de baston sur console. On sent que la Team Shinobi est un peu la troupe d'élite de Sega, et que ceux-ci sont employés à bon escient. Les possesseurs de la 16 bits sont aux anges, et on les comprend!

Retour en arcade, où Irem sort enfin de sa torpeur (rien depuis Vigilante, 1988!) et surtout de son incursion majestueuse dans d'autres genres pendant ces quatre années (R-Type II, Legend of Hero Tonma, Bomberman, Gunforce... et bien d'autres) pour nous offrir deux nouveaux jeux de grande qualité. Hook, tiré de l'histoire de Peter Pan, est un solide Beat them Up jouable à quatre simultanément. C'est un titre de haute volée, mais le clou de l'année, c'est Undercover Cops. Ce dernier reste dans l'histoire comme un des meilleurs Beats de tous les temps, et sera d'ailleurs adapté sur Super NES. Du style, du fun, un gameplay en béton armé... Irem donne dans le haut de gamme. Ces deux titres, à l'instar des dernières productions de la firme, proposent une empreinte graphique très particulière, un trait, des couleur, un design général totalement sublime... rappelant immanquablement Gunforce, les Major Title, Metal Slug ou encore In the Hunt, pour ne citer que ceux-là.

Hook Irem
Le très bon Hook, de Irem...
Undercover Cops
... et l'excellent Undercover Cops, du même éditeur!

Konami soigne son image avec deux jeux bien sympathiques. Asterix (Cocorico!) décline le genre façon BD, à grands coups de gags et d'onomatopées... le jeu est très fun et graphiquement abouti, proche de l'oeuvre originale. Autre licence, cette fois-ci de comics, X-Men. L'éditeur a clairement fait le pari de jouer la carte des Bd-Comics, souvenez vous: Tortues Ninja, Les Simpsons... Si l' on ressent bien que ceux-ci ont clairement bâclé le X-Men - se reposant probablement sur le succès escompté par la notoriété de la licence - il en va tout autrement pour Asterix.

Capcom et SNK ne sortent qu'un seul titre chacun cette année, mais la qualité est au rendez-vous. Warriors of Fate de Capcom est une superbe réalisation de plus sur le vieillissant CPS, dans un style moyenâgeux bien épique (musiques sublimes!). Chez SNK, la nouveauté BTU de l'année est Mutation Nation. Celui-ci se déroule dans une ville post-apocalyptique infestée par des mutants, créés par un savant complètement barré. Réalisation haut de gamme, ennemis originaux... malgré un gameplay simple (mais efficace!), le jeu est un succès.

Mutation Nation - SNK - Neo Geo
Mutation Nation - SNK - Neo Geo

Warriors of Fate
Warriors of Fate - Capcom - CPS

Capcom, Konami, SNK et Irem s'imposent à cette période comme les éditeurs majeurs de Beat them Up en arcade, alors que Sega domine clairement les débats sur consoles de salon. L'année 1993 va être le dernier grand cru de ce genre de jeu. Qui va tirer son épingle du jeu, et quels grands titres vont sortir cette année là...? Quel éditeur va surpasser tous les autres en cet an de grâce?

1990's Arcade Room

Les standards du Beat them Up ont bien changé depuis 1984. En 1993, les exigences sont plus nombreuses: les jeux doivent être jouables à deux minimum, voire trois ou quatre. Ils doivent proposer de l'interaction avec les décors, des Boss volumineux et surprenants, ainsi qu'une action soutenue. Le gore et le sang sont les bienvenus également, quel que soit le sous-genre auquel appartient le jeu: heroic-fantasy (The King of Dragons, Golden Axe), post-apocalyptique (Mutation Nation, Undercover Cops) comics (TMNT IV, Captain Commando, X-Men) ou encore old-school (Final Fight, Streets of Rage). Ainsi va le petit monde de la baston vidéo-ludique! Konami poursuit sur sa lancée de jeux adaptés de Comics ou de BD. La Super Famicom se voit gratifiée de Batman Returns, un des meilleurs softs du genre sur ce support. Celui-ci se joue seul, mais propose un gameplay varié, des sprites énormes et une ambiance très "Gotham".

Batman Returns
Batman Returns exploite superbement la Super NES.

Hors licences connues (enfin!) l'éditeur sort Metamorphic Force, où l'on incarne des défenseurs de la nature capables de se transformer en animaux guerriers (taureau, loup, etc) dont le principe n'est pas sans rappeler Sengoku, de SNK. Troisième titre qui sort en fin d' année, que l'on peut aisément qualifier de pièce maîtresse de Konami dans le genre, voici Violent Storm. Le jeu n'est ni plus ni moins que la troisième séquelle de Crime Fighters, mais le rapprochement s'arrête là! Utilisant le même hardware que Metamorphic Force (un 68k-based très proche du CPS-II), le soft en fait un bien meilleur usage. La réalisation est somptueuse, et le jeu décline un style très original: sprites énormes, humour omniprésent, gameplay speed, hyper souple et complet, surprises nombreuses... un vrai bonheur, sans parler des musiques (carrément chantées pour certaines) entraînantes et de grande qualité! 

Metamorphic Force
Metamorphic Force, original...
Violent Storm
... et Violent Storm, carrément génial!
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