Reviewed in 2010 by Tibe

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Street Smart Revival

par Tibe (2010)


Mesdames et messieurs, un OVNI (Objet Volant Non Identifié) de plus fait son apparition dans le PVM (Paysage Vidéoludique Mondial) en cette année 1994. ADK, plus connu à l'époque sous le patronyme d' Alpha Denshi, est une sous-corporation liée à SNK ayant précédemment réalisé, entre autres, Ninja Kombat ... heu pardon, Combat, World Heroes, Blue's Journey, Crossed Swords, ou encore le très bon Magician Lord. Les gaillards ne sont pas de mauvais bougres, entendons-nous bien. Mais ils souvent incompris, comme par exemple avec leur franchise World Heroes. La firme alterne de le bon et le moins bon, du coup les joueurs ne savent plus trop sur quel pied danser... Alors quand Gan-Gan pointe le bout de son nez, difficile de savoir de quel côté va pencher la balance! Pourtant, quand on boote la cartouche, ce que l'on voit donne envie de jouer. L'intro est sympa, l'écran de présentation des personnages assez joli (bien que restreint, seulement huit protagonistes), et les décors ont l'air de prime abord pas trop moches.

Notre Aggressors of Dark Kombat ressemble beaucoup à Street Smart, un jeu de baston réalisé par SNK à la fin des années 80, qui usait également d'un gameplay tri-dimensionnel, à la façon d'un Beat them Up. Le titre d'ADK en est une version moderne, plus aboutie et proposant davantage de possibilités ainsi qu'un nombre plus élevé de combattants. Les premiers instants, on se prend vite au jeu; on peut détruire ou utiliser certains éléments du décor, ramasser des armes, etc. Le problème, c'est qu'à cause de ce gameplay en trois dimensions, l'approche est radicalement différente de celle d'un jeu de versus "traditionnel". Les possibilités sont certes là: on peut courir, sauter, esquiver, contrer, il y a deux niveaux de coup de pied, deux de coup de poing, les prises au corps-à-corps.... plus quelques coups spéciaux qui répondent un peu approximativement, ainsi que des "Gan-Gan" attacks qu'il faut découvrir... Mais pas facile d'effectuer les différentes combinaisons avec le stick! De plus, il n'y a pas vraiment de coups 'accroupi' et il est parfois délicat de savoir si l'on est bien en face de l'adversaire ou légèrement décalé.

A l'instar de nombreux autres préceptes présents dans le jeu, le fait de devoir presser C pour sauter est bien peu intuitif. A côté de cela, le soft inclut des combos, quelques techniques intéressantes (contre-choppes, esquives, dash, furies, coups au sol) ainsi que des armes que l'on peut ramasser pour tabasser son adversaire. Il y a un semblant de profondeur dans Gan Gan, les possibilités sont là... à défaut de proposer un roster copieux. En fait, c'est comme si le titre avait le cul entre deux chaises: c'est un Final Fight où l'on serait bloqué dans un stage avec un seul adversaire, ou bien un Kof dont les personnages auraient perdu une bonne partie de leurs coups et de leur précision. Le problème vient davantage la maniabilité qui est un peu approximative, du fait qu'on puisse se déplacer en profondeur. Tout ceci nécessite une certaine prise en main, qui peut rebuter nombre de joueurs habitués à un système de jeu sur un seul plan.

Aggressors of Dark Kombat est malheureusement sorti bien des années trop tard pour connaître la moindre minute de gloire, puisqu'il voit le jour quasiment en même temps que les mythiques The King of Fighters 94 et Super Street Fighter II Turbo, pour ne citer que ceux-là. Et ne tournons pas autour du pot: notre brave petit jeu ne rivalise pas une seule seconde avec ces poids lourds de la baston. Oui, c'est le descendant de Street Smart, et on y trouve malgré ses défauts du plaisir à redécouvrir ce gameplay un peu suranné. Le soft propose quelques bonnes idées et un système de combat plus complet et plus poussé. On s'y amuse, et le concept a le mérite d'être original, en ces temps de plagiat intensif de jeux de combat en 2D. Reste le cruel manque de précision - qui peut être apprivoisé toutefois, à condition d'être très persévérant - ainsi que le roster ne proposant que huit protagonistes, alors que la concurrence aligne entre seize et vingt-quatre personnages la même année. Un produit exotique que ce "Gan-Gan", qui garde un certain charme malgré un intérêt bien limité.


GRAPHISME

80%

Visuellement propre, le graphisme est l'un des points forts du jeu. Des décors réussis, et des sprites de bonne taille et bien dessinés offrent un rendu plutôt sympa.
ANIMATION 75%
Pas un modèle de décomposition, pas dégueulasse non plus. Les décors sont vivants avec le public qui gesticule, et les effets visuels durant le combat sont de bonne facture.
SON 82%
Comme d'habitude sur Neo Geo, nous avons là un excellent environnement sonore, aussi bien qualitativement qu'en termes de composition.
DURÉE DE VIE 59%
Il n'y a que huit personnages à découvrir, ce qui est peu en comparaison des jeux contemporains. De plus la difficulté est mal dosée et il n'y a pas de Boss. Bref, ça sent un peu le bâclé... 
JOUABILITÉ 52%
Amusant au début, mais se révélant limité et peu ergonomique, le gameplay en 3-d à la Street Smart ne convainc pas... ou plus, en fait.

NEOGEOKULT

Overall

58%
Aggressors of Dark Kombat a beau être correctement réalisé, son gameplay obsolète le cantonne à un intérêt très limité.

QUALITÉ/PRIX (2010)

Aggressors of Dark Kombat vaut pas loin de 100 euros en Jap sur AES, et davantage en version US/Euro. A part les nostalgiques de Street Smart, je ne vois pas bien qui pourra s'y intéresser? Par contre (!) c'est une jolie petite pièce pour une collection, déjà peu commun.

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