Reviewed in 2011 by Tibe

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La Petit Poucet de Visco

par Tibe (2011)


Passé presque inaperçu lors de sa sortie en 1992 sur Neo Geo AES, Andro Dunos est l'un des plus petits jeux en terme de mémoire (34Mb seulement) et de loin le shoot them up le plus maigrelet sur la console de SNK. S'inspirant de divers courants shoot-them-upiques (je viens de l'inventer), ce cher Andro a t-il ce qu'il faut pour tenir en haleine un exigeant joueur d'arcade? Premier constat, les gars de Visco sont décidément des as de la copie pure et simple... Les éléments, que ce soit les ennemis, les décors, les tirs... tout a été repompé (n'ayons pas peur des mots) soit à R-type, soit à Gradius, soit à Salamander... et j'en oublie quelques autres. Qu'on s'inspire d'un grand jeu ou qu'on en reprenne de bonnes idées pour les améliorer ou les intégrer à un gameplay, ok. Là, on ne note quasiment pas d'innovations! Il y a bien de rares idées originales ici et là, tel le système de tir sélectionnable ou le power-up lorsqu'on collecte tous les points bonus d'un niveau. Cela reste bien maigre! Mais ne nous arrêtons pas à ça, voyons plutôt ce que ce soft a dans le ventre.

Après une brève cinématique du vaisseau sur sa rampe de lancement, nous voici illico projetés dans l'espace intersidéral. Que l'on joue seul ou à deux, Andro Dunos fait preuve d'un grand classicisme quant à son gameplay: on dispose de quatre armes différentes, interchangeables à tout moment avec B. Celles-ci sont upgradables grâce à des pastilles que vous récupérez au cours de votre périple. A ces armes de base viennent s'ajouter modules, missiles, et autres bombes. C'est simple, mais suffisant pour avoir déjà quelques possibilités. Le vaisseau est rapide, et c'est tant mieux, car il n'y a pas de speed-up possible dans le jeu. Les premiers niveaux s'enchaînent comme des lettres à la poste, mais attention à vous mes petits lapins: la difficulté vous tombe sur la gueule comme la misère sur les pauvres gens dès le quatrième niveau. On ne vous fera plus de cadeau et autant dire qu' à partir de ce stage, Andro Dunos devient une vraie petite salope - oui, je pèse mes mots madame - et les entourloupes et coups par derrière seront légion! 

On aurait bien tort de s'en plaindre, après tout: n'est ce pas ce que tout joueur espère secrètement, au fond? S'amuser sur un jeu vidéo qui ne se laisse pas finir en quinze minutes! Gameplay simple, difficulté élevée et durée de vie pas trop mauvaise... Andro Dunos s'en sort relativement bien au niveau de ses qualités vidéo-ludiques, voyons maintenant la réalisation? Aïe, c'est là que le bât blesse! Que c'est moyen... Le plus joli stage du jeu reste probablement le troisième (Alien) avec ses décors et ennemis organiques. C'est toutefois loin d'être à la hauteur des capacités de la Neo Geo. En plus, les autres stages sont un cran en-dessous... Les arrière-plans sont simplistes voire vides, et les ennemis font à peine mieux. La bande son, si elle est entraînante, n'impressionne pas par sa qualité. On joue dans le SF synthétique discret, agrémenté de pioup-pioup et bip-bip ponctuant les tirs. On se croirait davantage sur une simple Megadrive que sur un hardware d'arcade. L'animation relève un peu le niveau: ça ne ralentit pas (en même temps, vu ce qu'il y a à afficher) et le jeu est fluide, rapide et prenant.

Notre Andro Dunos se compose en tout de huit stages difficiles à franchir, ponctués de boss vicieux et coriaces, et plutôt bien faits. Rassurez-vous, avec les quatre crédits de base, vous ne viendrez certainement pas à bout du jeu tout de suite (du moins, en mode de difficulté normal). La réalisation étant ce qu'elle est, seul le gameplay simple et bien fichu donne un semblant de personnalité au soft. Un système de bonus sous forme de capsules à récupérer vient pimenter la course au score, et vous upgrader toutes vos armes en fin de niveau si vous les avez toutes collectées. Un peu fade et peu inspiré, le shoot de Visco ne fait clairement pas le poids avec un Last Resort ou un Thunder Force. Il faut cependant lui laisser sa chance, car on y trouve beaucoup de fun et un challenge équilibré et prenant, avec un dynamisme et un gameplay dégageant un charme indéniable. C'est probablement pourquoi on y revient régulièrement avec tant de plaisir, malgré ses petits défauts!


GRAPHISME

65%

Pas forcément "moche", mais loin d'être à la hauteur du support... Andro Dunos fait penser à un beau jeu Megadrive, pas plus, pas moins...
ANIMATION 80%
Sans être hyper-élaborée, l'animation ne souffre d'aucun ralentissement, juste de très rares clignotements à deux joueurs. Ennemis et explosions sont très bien réalisés.
SON 69%
Les thèmes sont entraînants, cependant bruitages et musiques ne démontrent pas une qualité à la hauteur du support, à l'instar des graphismes.
DURÉE DE VIE 75%
Sept niveaux, environ quarante-cinq minutes d'un seul trait. La difficulté élevée et l'absence de continues infinis vous donneront un peu de fil à retordre! Sans oublier le jeu coopératif, qui reste toujours un plaisir.
JOUABILITÉ 84%
Quatre armes de bases upgradables, un vaisseau qui bouge vite et une action soutenue... On a affaire à un petit shoot tout simple, mais bien agréable!

NEOGEOKULT

Overall

76%
Techniquement un peu léger, on prend tout de même son pied à Andro Dunos, un shoot them up qui donne dans la simplicité et le plaisir de jeu immédiat.

QUALITÉ/PRIX (2011)

Le jeu de Visco vaut environ 100 euros pour une version Euro, et au moins le double pour un exemplaire japonais... C'est élevé pour un jeu juste 'pas mal' et à la durée de vie limitée. Mais le gameplay en vaut la chandelle, alors vous pouvez mettre un billet sur Andro!

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