




Le dernier des Mohicans
par Tibe (2011)
Mesdames et messieurs, voici le test du Shoot them Up le plus auréolé de l'histoire de la Neo Geo. Rien que la scène d'introduction annonce la couleur: on a droit à un véritable dessin animé mettant en scène les vaisseaux et personnages du jeu! Ce titre hors normes, sorti en 1998, est un peu l'emblème du savoir-faire des programmeurs de 16 bits. En cette fin des années 90, les jeux de tir en 2D qui voient le jour, aussi bien en arcade que sur consoles, se comptent désormais sur les doigts de la main. Le genre, parti à vau l'eau, ne se décline plus qu'en 3D sur Saturn ou Playstation, et parfois sur cartes d'arcades dédiées. Il y a bien l'apparition récente du Manic Shooter, qui relègue les jeux plus classiques au rang de vieilleries. Mais les genres passent, et les véritables hits restent gravés à tout jamais dans les mémoires... Une fois le bouton start pressé, on commence par choisir le niveau de difficulté: sept sont disponibles, de Easiest pour les quiches à Godly (Dieu vivant) pour les furieux! Puis six vaisseaux sont mis à votre disposition, chacun ayant ses propres forces et faiblesses.
Le Hellhound est parfait pour scorer avec les combos, mais le Windina dispose d' un tir large et puissant, en faisant un appareil idéal pour les joueurs débutants. Il y a les deux Dino (les chasseurs de Pulstar), qui excellent en défense et embarquent un armement efficace. Aryutalism et Peplos s'adressent quant à eux à des joueurs plus expérimentés. La réalisation est à couper le souffle pour un système datant de 1990. Aujourd'hui encore, on est surpris par la finesse des graphismes et la décomposition des animations. Les couleurs sont sublimes, les scrollings, tantôt rapides, tantôt lents, sont d'une fluidité exemplaire et varient agréablement le rythme des parties. Les décors mélangent brillamment les atmosphères de Dune, 2001 l'Odyssée de l'Espace et Gundam. Et que dire de l'animation de ceux-ci... Le second stage par exemple, utilise un défilement tridimensionnel pré-calculé, restituant un effet de relief impressionnant. Effet repris quelques missions plus tard, avec cette fois-ci un déplacement en profondeur: préparez les sacs à vomi! Les environnements sont exotiques, passant d'un désert à la Tatooine à une forêt, théâtre de la fin du monde, ou de l'intérieur d'une base stellaire à l'atmosphère terrestre.
Notons que chaque stage possède ses espèces endémiques, avec toutefois certains ennemis récurrents dans tout le jeu. Ceux-ci sont parfois nombreux à l' écran, mais n'occasionnent que de rares ralentissements, en général bienvenus, tant les batailles sont intenses. Bruitages et musiques soutiennent l'action à merveille, dans un paroxysme visuel et une hystérie destructrice providentielles. Le gameplay, en plus d'être jouissif comme dans tout Shoot them Up digne de ce nom, comporte quelques subtilités propres à notre soft. Tout d'abord, un système de combos à base de multiplicateurs vous fait marquer plus ou moins de points. Abattre le maximum d'ennemis avec la même salve génère des bonus allant de x2 à x128, d'où l'intérêt du bouton B, qui disperse le tir principal à tout moment. Intéressants aussi, les 'Event Items' sont des boules de différentes couleurs qui servent aussi de multiplicateur. N'oubliez pas de récolter les lettres 'LUCKY' pour un autre bonus substantiel en fin de stage. Enfin, les capsules 'BONUS' sont la clé des plus hauts scores: si vous n'en oubliez aucune sur votre passage, leur valeur devient exponentielle, avec un maximum de plus de 80.000 points par unité!
Toujours en ce qui concerne le score, à la fin de chaque niveau une note vous est attribuée ainsi qu'un certain nombre de points. Finir un stage en tuant le Boss dans le temps imparti et en ne perdant pas de vie octroie les meilleures récompenses. Si vous tentez le "one credit clear", le jeu est ardu, en particulier à partir du sixième stage. D'autre part, un joueur chevronné peut toujours relever le challenge avec un vaisseau plus difficile à mener que les autres (Peplos, par exemple). Chacun de ces appareils constitue autant de manières de jouer, stratégies et approches. Ceux-ci, tout comme les ennemis, sont animés de manière extrêmement fluide, alors que les Boss sont carrément immenses et bougent de façon surnaturelle. Zooms, déformations, rotations... on en prend plein les mirettes. Les oreilles ne sont pas en reste, avec des musiques dynamiques, des bruitages parfaits ainsi qu' une voix-off hypnotisante. Une réalisation somptueuse en somme, coiffée d'un gameplay particulièrement agréable et varié (en fonction du vaisseau sélectionné) sont autant d'éléments capable de rendre addict à Blazing Star n'importe quel amateur de shoot. Booooonuuuus!
GRAPHISME |
98% |
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Le système est exploité au taquet: décors sublimes et variés, vaisseaux détaillés et colorés: c'est du grand art. | ||
ANIMATION | 95% | |
Divinement fluide et décomposée, l'action est menée tambour battant. De légers ralentissements se font sentir dans certains passages, mais ceux-ci perturbent peu le gameplay. | ||
SON | 97% | |
Les musiques sont particulièrement réussies, et les bruitages et digits procurent une énergie peu commune à Blazing Star. | ||
DURÉE DE VIE | 92% | |
La durée de vie est excellente, grâce au système de score, aux six vaisseaux proposés et au mode deux joueurs! Avec continue infinis, BS se finit trop vite: tentez le 1CC ! | ||
JOUABILITÉ | 99% | |
En béton armé: la maniabilité est sans faille, la variété procurée par le choix de vaisseaux géniale et la difficulté progressive et prenante: un sublime mélange manic/tactical! | ||
NEOGEOKULT Overall |
97% | |
Le shoot them up de référence sur Neo Geo. |

QUALITÉ/PRIX (2011)
Blazing Star n'est sorti qu'en version japonaise sur Neo Geo. L'AES se chiffre aux alentours de 1000 euros! En effet, le jeu est particulièrement rare. Rabattez-vous sur une conversion ou un MVS, dont le prix est nettement plus abordable (200).