




Clone Officiel de Final Fight
par Tibe (2010)
Il y a bien longtemps qu'il me démangeait de pondre un test de Burning Fight, sans trop savoir si le verdict serait bon ou catastrophique... Nous remontons le temps jusqu'en 1991, la Neo Geo ne dispose alors dans sa ludothèque que de Sengoku et Ninja Combat au niveau des Beat them Up. Burning Fight voit alors le jour, s'annonçant comme la réponse de SNK au Final Fight de Capcom, sorti deux ans plus tôt sur le CPS. Si le titre de 89 a marqué le genre par sa qualité et son gameplay, qu'en est il de Burning Fight...? Trois personnages sélectionnables, cinq stages variés, des armes nombreuses, des objets à détruire... Le jeu part sur les mêmes bases ayant fait le succès du soft Capcom. Et bien après avoir terminé Burning Fight, mon sentiment est mitigé. Je me suis bien amusé au gré d'un ensemble bien ficelé, mais j'ai aussi pu remarquer quelques défauts... il faut bien le dire, assez impardonnables.
On est proches de l'univers de Final Fight et de Metro City: dans Burning Fight, on traverse les différents quartiers d'Osaka au fil de bastons avec la pègre locale. Les environnements de la cité sont assez variés, avec de belles couleurs et un trait inspiré. Avec cet ensemble graphique, BF n'est pas décevant, à défaut d'être parfait. Les musiques se montrent discrètes (et pas inoubliables, mais c'est souvent le cas dans ce genre de jeu) et les effets sonores d'excellente facture, notamment les bruitages de coups. On est gratifiés de quelques belles digits, et les impacts procurent de bonnes sensations. Malgré tout, le jeu pèche néanmoins sur des points importants dans un Beat them Up. L'animation, si elle est assez rapide, manque de fluidité et de souplesse. Les personnages sont un poil raides, et leurs mouvements manquent de décomposition. Autre détail, Burning Fight se montre imprécis en ce qui concerne les collisions. C'est étonnant de la part de SNK, qui nous avait habitués à fignoler davantage la réalisation de ses jeux. Les décors sont en revanche vivants, avec des entrées en scènes spectaculaires et inattendues, des zooms à tout va sur les sprites, ainsi que quelques scrollings différentiels qui font plaisir à voir.
Concernant la durée de vie, le soft se termine en une quarantaine de minutes. On sait que le genre est sujet à des parties relativement limitées, mais le Beat them Up a évolué depuis Double Dragon, et les ténors du genre affichent désormais une bonne heure de durée de vie au compteur. Le gameplay comme on pouvait s'y attendre, est grevé de quelques petits défauts. On doit composer avec la raideur des personnages et le manque de précision des mouvements, notamment pour les coups de pied sautés. A côté de ça, les attaques ennemies sont aussi peu précises et vous touchent parfois lorsque vous ne vous y attendez pas. Si les protagonistes n'ont qu'une prise au corps-à corps chacun (d'ailleurs assez mal animée, on a l'impression que l'adversaire nous glisse entre les doigts) le reste du panel d'attaques n'est pas mauvais: coups de pied (C) ou poing (A), saut (B), coups sautés, combinaisons, plus des armes à ramasser et beaucoup d'éléments destructibles au cours des missions. Le coup spécial, déclenché avec A+B, fait le ménage sur l'écran au prix d'un peu de santé. Concernant la variété des coups, ce n'est donc pas trop mal, étant très proche de ce qu'offrait Final Fight.
Du côté de l'intelligence artificielle, les ennemis sont particulièrement pénibles! Certains répètent inlassablement les mêmes coups et finissent presque toujours par vous blesser. Pire, un knock-down, on est nous rend vulnérable pendant deux secondes, et nos adversaires en profitent pour fumer complètement la barre de santé. Par exemple, les guignols armés d'une chaîne que l'on retrouve tout au long de l'aventure: ceux-ci sont complètement dégénérés car ils disposent d'un coup sauté prioritaire sur 90% de vos attaques. Dur... A côté de ça, on dénombre en tout une quinzaine d'ennemis différents plus les Boss, ce qui offre une variété décente. Malgré de bonnes idées comme l'intérieur des magasins à détruire, un joli éventail d' armes à ramasser, des éléments destructibles comme du mobilier urbain, des vélos, et autres véhicules à fracasser joyeusement, on reste un peu sur sa faim. Le fun est bien présent, mais on ne peut s’empêcher d'en vouloir à SNK de n'avoir pas plus fignolé son jeu, qui aurait pu être mieux que Final Fight. Là, on a juste droit à un bon Beat them Up, dans la moyenne. Alors qu'avec le support utilisé et le développeur impliqué, on aurait pu s'attendre à une véritable tuerie.
GRAPHISME |
89% |
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Variés, colorés, vivants... les différentes rues et environnements ne manquent ne de relief, ni de style. Les personnages sont grands et détaillés, ce qui ne gâche rien. | ||
ANIMATION | 68% | |
Ça manque de fluidité et de souplesse, c'est dommage... Car zooms et autres effets sont très réussis. | ||
SON | 82% | |
Musiques moyennes, mais bruitages excellents (bruit du piano quand on le défonce, par exemple...) | ||
DURÉE DE VIE | 71% | |
Burning se termine en une quarantaine de minutes, mais le jeu a deux et quelques bonnes idées donne envie d'en reprendre, de temps en temps. | ||
JOUABILITÉ | 69% | |
Les bases d'un bon Beat them Up sont là, mais le jeu manque de précision et s'avère parfois frustrant. | ||
NEOGEOKULT Overall |
70% | |
Une réalisation de qualité honorable et assez fun, mais pénalisée par un gameplay peu abouti et quelques détails baclés. |

QUALITÉ/PRIX (2010)
Avec un prix avoisinant les 100 euros, cette cartouche n'est définitivement pas un bon investissement pour un joueur, mis à part pour le fan pur et dur de Beat them Up. Préférez-lui à la limite Mutation Nation, un poil moins cher, et nettement meilleur.