




Sunsoft déboule sur la Neo Geo (1995)!
par Tibe (2013)
Sunsoft est un éditeur japonais ayant connu son âge d'or à l'époque de la NES. En effet, la firme était alors considérée comme l'une des plus qualitatives dans ses créations, avec des titres utilisant à 100% le potentiel de la 8-bits. Les aficionados se rappellent probablement du fabuleux Batman, de l'excellent Addams Family ou du mythique Blaster Master... et les plus jeunes (si l'on peut dire) d' Aero the Acro-Bat, ou encore des portages Final Fantasy sur Game Boy. Mais l'éditeur s'est également fait l'auteur d'adaptations remarquables comme Fantasy Zone de Sega sur NES ou World Heroes d' ADK sur Super NES, pour ne citer que celles-ci. Toujours est-il que Sunsoft s'essaye à la Neo Geo à partir de 1995 avec Galaxy Fight. La concurrence y est alors particulièrement rude dans le domaine du VS Fighting, puisque la même année sortent Samurai Spirits III, The King of Fighters 95', Kabuki Klash, Real Bout Fatal Fury, World Heroes Perfect... sans parler de tous les autres titres majeurs du genre déjà disponibles.
L'éditeur joue la carte de l'originalité - oublions temporairement le choix du genre vidéo-ludique sur le support - en proposant un tournoi entre les meilleurs combattants de la galaxie. Du coup, le roster peut se permettre un peu d'exotisme universaliste. Cosmonaute nanar, ninja de l'espace, golem de pierre, robot 'boîte de conserve', fille de joie intersidérale... j'en passe et des meilleurs. On n'a rien contre un peu de folie et à fortiori, des personnages qui aurait pu être issus de croisements hasardeux entre Total Recall et de La Folle Histoire de l'Espace. Le guerrier le plus cool restant probablement Golden Done, un black au look de proxénète américain des années 70. Les Boss du jeu sont tout aussi surprenants, avec un chat (oui oui, vous avez bien lu), un clone de Dio (de World Heroes 2) et un papy maître des arts martiaux (à la Jubei de Fatal Fury 2). De très bonnes idées, mais le roster révèle immédiatement les limites du soft: huit héros sélectionnables et trois Boss, c'est assez faible pour un titre de 1995. En comparaison, Kof 95 propose vingt-quatre persos, WH Perfect dix-neuf, RBFF seize...
Concernant l'esthétique de Galaxy Fight, il n'y a pas à se plaindre. Sunsoft a créé des stages originaux de paysages de planètes très différentes, dans un système apparemment éloigné du nôtre. Les arènes de jeu n'on pas de limites, c'est à dire qu'il est possible de s'y déplacer d'un côté comme de l'autre sans barrières physiques. Un effet tri-dimensionnel est appliqué au niveau du sol, mais aussi sur le décor de fond, grâce notamment à des scrolling différentiels bien gérés. On est certes loin de la qualité visuelle d'un Samurai III ou des derniers Kof, mais le style s'éloigne des sentiers battus et ce n'est déjà pas si mal. L'animation quant à elle, est littéralement un modèle de fluidité! Les personnages ont des mouvements souples, parfaitement décomposés et rapides. Bruitages et thèmes musicaux sont d'excellente facture, comme souvent avec cet éditeur. Sunsoft s'en sort avec les honneurs pour son premier jeu sur Neo Geo, et c'est une belle performance, compte tenu que la barre a été placée très haut par SNK.
Le gameplay de Galaxy Fight n'est ripé sur aucun autre jeu de baston, et c'est déjà remarquable en soi, sachant que c'est le premier de l'éditeur. Trois boutons seulement servent à combattre: poing, pied, coup puissant. Le nombre d'attaques et de coups spéciaux est dans la moyenne, les combos existent mais sont peu nombreux, et le jeu ne propose pas de Desperation Moves. Ce n'est donc pas totalement mauvais, mais ça reste tout de même un peu fade. On aurait aimé quelques combinaisons dégénérées et surtout des DM, voire des SDM. Par ailleurs, les collisions ne sont pas hyper-précises, le timing des attaques demande un temps d'adaptation et les mécaniques de jeu montrent vite leurs limites. Avec sa réalisation honnête, son atmosphère originale et son fun indéniable, il ne manquait que l'essentiel à Galaxy Fight pour s'imposer sur Neo Geo: un roster nettement plus conséquent ainsi qu'un gameplay plus riche et précis. Mais que les fans de l'éditeur se rassurent, celui-ci s'est largement rattrapé avec son second titre sur la machine l'année suivante: Waku Waku 7!
GRAPHISME |
71% |
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Ce n'est pas très détaillé ni très fin, mais les différentes planètes offrent des décors originaux et parfois jolis, alors que les personnages sont plutôt bien faits. | ||
ANIMATION | 90% | |
Zooms très puissants lors des combats, animation fluide et rapide, décors vivants, détails nombreux: c'est excellent. | ||
SON | 87% | |
GF propose une bande son de qualité, osant quelques originalités au niveau des musiques et une panoplie d'effets très correcte. | ||
DURÉE DE VIE | 59% | |
Faible! Seulement huit personnages et peu de profondeur de jeu, on en fait vite le tour. | ||
JOUABILITÉ | 63% | |
La panoplie d'attaques, de combos et de coups spéciaux est restreinte, et même si l'on s'amuse bien avec GF, le jeu montre vite ses limites. | ||
NEOGEOKULT Overall |
65% | |
Galaxy Fight est un jeu de baston honorable, toutefois loin de faire concurrence aux poids lourds de la Neo Geo. |

QUALITÉ/PRIX (2013)
Galaxy Fight se négocie aux alentours de 80 euros, c'est à dire le prix d'un bon millésime de Kof ou d'un Real Bout Special, pour ne citer que ceux-là. Le jeu ne présente donc qu'un intérêt assez faible, vu la très forte concurrence sur le support!