Reviewed by Tibe in 2013

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En attendant Gunlord...

par Tibe (2013)


Certains jeux se sont fait désirer sur Neo Geo, après avoir été aperçus au détour d'un Consoles+ ou d'un Joypad, mais peu peuvent se targuer d'avoir fait baver des joueurs pendant près de deux ans. Gunlord débarque sur AES en Juillet 2013, après moult turpitudes et rebondissements... Avec ce titre de NG.Dev.Team, on a affaire à un remake de Turrican à la sauce Neo Geo. Il s'agit d'un jeu de plate-formes se déroulant dans un univers futuriste, dans lequel on contrôle un héros revêtu d'une combinaison de combat, Gorden Gaiden. Le scénario rejoint celui de Last Hope, premier jeu de l'éditeur: Vanessa Gaiden, la femme de celui-ci, avait disparu corps et biens durant son retour, après qu'elle ait vaincu l'empire du mal aux commandes de son Z-42 Warpstar... Gorden part à sa recherche sur la planète Kairos II. Après une intro 'BD' bien ficelée, on entre dans le vif du sujet. Et que ce soit clair: dans Gunlord, le pixel-art est à l'honneur! La palette de couleurs est richement utilisée et le niveau de détail parfois impressionnant.

Certains décors sont très jolis, se dévoilant au gré de scrollings différentiels sur trois ou quatre niveaux. Avec son look "micro", Gunlord donne le sentiment de jouer sur un Amiga gonflé aux hormones. Concernant les sprites du jeu, c'est du beau boulot, et certains Boss sont sublimes. Si l'humanoïde géant du premier stage est gras à souhait, ce n'est rien à côté du dragon ailé du troisième niveau: bluffant! En revanche, la majorité des ennemis du jeu ne sont pas très variés. Notre héros n'a rien de particulier non plus, si ce n'est sa ressemblance avec le guerrier de Turrican. Il est rapide et très bien animé, mais c'est aussi le cas des sprites ennemis et Boss. Dans Gunlord, tout bouge vite et bien: scrollings véloces, action soutenue, décors vivants et effets spéciaux (feux, explosions, eau) très bien réalisés. Les ralentissements sont extrêmement rares, malgré des écrans souvent chargés. Côté son, les musiques électroniques accompagnent parfaitement l'action. Quant aux bruitages, c'est nettement plus convenu: si l'on a droit à quelques jolies digits vocales, les différents effets sonores sont peu nombreux et ne marquent pas les esprits.

Le titre de NG.Dev.Team n'est pas totalement ridicule comparé aux autres softs de plate-forme sur Neo Geo, et ce n'est déjà pas si mal. Pour le jeu proprement dit, quatre boutons sont utilisés: tir, saut, rayon plasma, 'side-flash'. Cinq armes différentes existent, dont certaines sont plus puissantes que les autres. Le rayon plasma contrôlé avec C est l'arme ultime: il peut être dirigé sur 360° et passe à travers les murs... mais son utilisation est limitée dans le temps. Le 'side-flash' enfin, disponible en petite quantité, balaye intégralement l'écran, mais s'avère peu puissant. En maintenant bas+B, notre héros roule en boule et peut accéder aux endroits escarpés. La maniabilité est intuitive et complète, avec huit directions de tir, deux amplitudes de saut, mais aussi la possibilité de s'agripper à certaines parois. Côté items à collecter, il y a des diamants pour le score, 1-UP, armes, santé, invincibilité, side-flash supplémentaires, etc. Les phases de pure plate-forme sont nombreuses, sans compter les passages et les salles secrètes remplies de bonus. Il y a des parties plus viriles où il faut faire face à moult ennemis, ou les épiques combats contre les Boss... mais aussi quelques originalités, comme le second stage sous forme de Shoot them Up ou le sixième, à scrolling 'forcé', dans lequel intuition et réflexes sont primordiaux.

Des stages riches et complexes, une tonne de bonus cachés pour les fans d'exploration et de hi-score, et une difficulté suffisamment élevée pour tenir le joueur en haleine... ce n'est pas mal! Néanmoins, sur les dix stages du soft, seuls les premier, troisième et neuvième peuvent être considérés comme vastes et complexes. A l'inverse, certains niveaux sont trop courts: le second se boucle en deux minutes, le cinquième et le sixième à peine plus... le dixième se résumant au combat avec le Boss final. Pareil pour la difficulté: on passe de phases de jeu très ardues à d'autres excessivement faciles. Autre reproche, le gameplay méritait une finition plus travaillée. Par exemple, le rayon plasma (C) est totalement dégénéré, alors que le side-flash (D) est quasi-inutile. Il y a aussi les ennemis hors de l'écran qui vous heurtent sans que vous puissiez anticiper quoi que ce soit, les insectes volants se jetant sur vous de manière totalement imprévisible, ou encore certains tests de collision un peu hasardeux. Malgré ces quelques défauts, Gunlord s'en sort très honorablement. C'est un bon jeu de plate-formes, bien réalisé, sur une machine peu exploitée dans ce domaine durant sa commercialisation.


GRAPHISME

74%

Des décors beaux, colorés et fouillés, mais des sprites peu divers et plutôt banals, a part quelques Boss gras et baveux...
ANIMATION 80%
Gunlord est 'speed' avec un héros à l'animation bien souple, de beaux scrollings différentiels et une action soutenue.
SON 83%
Les musiques futuristes et spatiales de Rafael Dyll sont somptueuses. Les effets sonores sont simples et peu variés, on s'attendait à mieux vu le nombre de mégas utilisés...
DURÉE DE VIE 84%
Le jeu peut être bouclé en 45 minutes, mais des heures d'exploration s'offrent aux plus aventureux.
JOUABILITÉ 68%
Notre héros dispose d'une belle panoplie de mouvements et d'armes tout en étant très souple à manier. Le hic, c'est que certains aspect du gameplay auraient dû être mieux étudiés pour améliorer le plaisir de jeu.

NEOGEOKULT

Overall

72%
NG.Dev.Team signe avec Gunlord un très bon Turrican-like, bien réalisé et plaisant à découvrir.

QUALITÉ/PRIX (2013)

Il fallait compter 450/500 euros pour se procurer Gunlord chez l'éditeur. Et aujourd'hui me direz-vous? Surement un petit peu plus. Même si le jeu est bon et que l'initiative est louable, une telle somme pour ce titre reste relativement déraisonnable.

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