




L' Arlésienne
par Tibe (2011)
Chers lecteurs et inconditionnels des grosses cartouches, voici un des rares titres de la ludothèque, avec Crossed Swords II, grâce auquel les possesseurs de Neo Geo CD ont longtemps nargué leurs confrères jouant sur AES et MVS. Et oui, pendant plus d'une décennie, Ironclad/Brikinger de Saurus n'existait qu'en version CD. Même pas MVS, et encore moins AES! Jusqu'à cette fin d'année 2009, ou le jeu est porté sur Wii Virtual console, et des experts en émulation de s'en emparer pour le convertir sur support cartouche. Quelques temps plus tard, nous voilà avec ce titre que nous avons tant attendu! Et notre soft n'est pas moins que l'un des meilleurs Shoot them Up de la machine... Du haut de ses 176 mégas, cette production datant de 1996 fait bonne figure dans le monde des shoots de l'arcade. Se déroulant au gré d'un scrolling horizontal, le jeu est clairement d'inspiration "R-Typienne", y ajoutant un brin de modernité style XXIe siècle, afin de proposer des mécanismes et une action de très bonne facture.
Après avoir choisi son appareil de combat parmi trois modèles différents (puissant, rapide, ou équilibré), on décolle pour des missions aussi nombreuses que variées: tantôt l'on survole des paysages urbains, de grandes zones forestières; tantôt des grottes souterraines naturelles ou aménagées en bases, ou encore de vastes océans. Le système de choix de la route proposé par Darius Gaiden (voir comparatif avec Pulstar) est ici repris. Dès le premier stage et ce jusqu'à la fin du jeu, deux voies différentes vous sont proposées à chaque débriefing. Au total, pas moins de quinze niveaux existent, dont six qu'il va vous falloir franchir pour venir à bout du jeu, avec trois fins différentes selon votre parcours. Autant dire que cela donne envie de terminer Ironclad plusieurs fois, ne serait-ce que pour explorer les divers environnements, ou se familiariser avec les trois appareils proposés et la multitude d'armements disponibles.
Le vaisseau dispose d'une barre d'énergie: on peut encaisser plusieurs chocs avant la destruction de celui-ci. Pour vous aider à survivre, il est possible de regagner de la vie en cours de route en récupérant des bonus. Un module servant aussi de bouclier nous accompagne: il s'agit en fait d'une arme secondaire dévastatrice! Celui-ci peut être "attaché" à l'appareil ou lancé. A distance, il continue à tirer. Un aspect stratégique intéressant! Le tir principal du vaisseau (L-Arm) est décliné en quatre types, sur quatre niveaux de puissance. Il faudra collecter les power-up avec soin! L'arme du module, la R-Arm, possède quant à elle trois variations: une version "foreuse", une scie trancheuse, et un boulet à pics dévastateur... Outre les méga-bombes, il est possible de concentrer le tir de l'appareil sur trois niveaux de puissance en gardant le bouton de tir enfoncé. Vous l'aurez compris, on vous met aux commandes d'une machine de guerre complexe, qui exigera de son pilote de la dextérité et un sens tactique aiguisé.
Les graphismes, dans un style réaliste aux jolies couleurs, mélangent computer graphics et pixel art avec plus ou moins de réussite. La vue de trois-quarts demande un petit temps d'adaptation, mais on s'y fait vite. Du beau travail dans l'ensemble qui cependant n'égale pas les prouesses d'un Blazing Star ou d'un Last Resort. Certains Boss sont très impressionnants... et d' autres plus décevants. Quant aux ennemis, ce sont souvent les mêmes qui reviennent, mais ils sont bien réalisés. Les musiques sont entraînantes et constituent un des points forts du jeu, avec des bruitages originaux qui font bonne figure. L'animation est parfaitement gérée, les nombreux vaisseaux bougent correctement et ont une animation décomposée. Par contre, il y a quelques ralentissements à signaler, relativement rares en mode solo... mais en quantité non négligeable lorsque l'on joue à deux, et sans pour autant que l'écran soit exagérément chargé. Le gameplay en pâtit considérablement, dommage. Ceci est sans doute dû à la programmation sur Neo Geo CD, machine moins puissante que son aînée à port cartouche. Cela étant dit, en solo c'est un grand plaisir de jouer à ce Ironclad qui s'est tant fait attendre, et pour ne rien gâcher sa durée de vie est excellente.
GRAPHISME |
85% |
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Dans un style 'photo-réaliste' coloré, les décors sont réussis en plus d'être aussi très variés. La présentation globale du jeu et les vaisseaux sont bien réalisés. | ||
ANIMATION | 79% | |
L'action est dynamique et bénéficie de nombreuses étapes d'animation, mais souffre d'importants ralentissements, surtout lorsqu'on joue à deux. | ||
SON | 92% | |
De bonnes musiques très entraînantes, des bruitages claquants... le tout accompagnant idéalement l'action! | ||
DURÉE DE VIE | 90% | |
Très bonne pour un shoot, les nombreux stages et une difficulté savamment dosée vous promettent quelques heures de jeu, seul ou à deux. | ||
JOUABILITÉ | 87% | |
Original à souhait et diablement tactique: piloter les trois avions du jeu est un apprentissage passionnant. Les commandes répondent bien en solo, mais à deux joueurs, les ralentissements pénalisent trop l'action. | ||
NEOGEOKULT Overall |
86% | |
Un jeu à ne pas rater sur Neo Geo! Gameplay novateur, style original, challenge relevé... A vos manettes! |

QUALITÉ/PRIX (2011)
Se procurer une conversion vous coûtera aux alentours de 250 euros. Last Resort, ASO II, Ghost Pilots, pour ne citer que ces trois là, offrent un meilleur rapport qualité/prix. Mais comparé aux grosses pointures de la console, ce prix est très raisonnable.