




Charisme et Clichés
par Tibe (2012)
Amis aficionados du VS fighting, voici un titre incroyable dans le genre, qui pourrait bel et bien vous surprendre si vous n'en avez pas déjà entendu parler... mais quoiqu'il en soit, probablement pas par son originalité: Data East a tout de même eu droit à un recours en justice de la part de Capcom pour son jeu Fighter's History, qui s'inspirait plus que clairement du Street Fighter II de l'éditeur. Le plaignant ayant perdu son procès, la voie est libre pour nos chers amis de Data East qui récidivent dans la joie et l'allégresse avec Fighter's History Dynamite aka Karnov's Revenge, la suite de son jeu plus créatif qu'on ne le croyait! Treize guerriers plus ridic... heu, féroces les uns que les autres vont s'affronter dans un tour du monde de la baston. A vous de choisir votre blaireau euh, héros favori, et c'est parti pour une série de combats qui ne ressemblent pas, mais alors pas du tout à Street Fighter II.
Karnov est le boss du jeu: un russe cracheur de feu gavé à la vodka. Ray est un des acteurs principaux de la série: c'est le Ken d'occasion, à la fois rapide et puissant. Mizoguchi est son alter-ego, très différent dans son style de combat: moins vif, mais plus puissant, il est probablement le combattant le plus charismatique du jeu (la suite va faire mal... très mal). Jean est le bon français efféminé tel que l'imaginent les japonais: bretelles, moule-burnes et tête à claques. L'africain Zazie pratique le karaté en pyjama de Johnny Cleg. L'italien Marstorius est un gros catcheur hirsute bien primaire. Lee aurait pu se prénommer Bruce, mais ça commençait à faire beaucoup de procès. Il y a aussi le boxeur thaï SamChay (dans-son-froc) et les ridicules Matlok et Clown, un punk et un clown (oh bah ça alors!). Côté gonzesses, Madame Grosses-Cuisses aka Yungmie ferait passer Chun-Li pour un petit rat de l'opéra, alors que la judoka Ryoko est empruntée à World Heroes 2 (merci ADK, pas de procès merci). Sans oublier Feilin, mignonne à première vue, mais qui est un travelo de Shangaï à qui il ne faut pas tourner le dos. Roster "spécial", certes, c'est le moins que l'on puisse dire!
Et oui, mais treize persos jouables, c'est plus qu'honnête. Le gameplay n'est pas mauvais et ne s'avère pas ridicule du tout. Deux niveaux de puissance pour les poings, deux pour les pieds. Backdash, combos et counters sont de mise. Les guerriers, pour la plupart rapides, disposent d'une bonne panoplie de special moves et même de hidden special moves, exécutables sans conditions, mais au prix d'une manipulation ardue. Le roster n'est pas des plus équilibrés, mais les mécanismes de jeu sont agréables. Les combattants sont pour la plupart bien dessinés et animés, et KR n'est pas ridicule face à la concurrence contemporaine. Les décors évoluent au fil des rounds (deux versions, en général jour/nuit) et certains niveaux comme ceux de Zazie avec son coucher de soleil, Jean devant un café Parisien ou même les terrasses du Kremlin chez Karnov, bénéficient d'un joli coup de crayon et de détails nombreux. La qualité n'est malheureusement pas égale pour tous les stages: par exemple, la pluie chez Lee est complètement ratée, l'antre de Feilin en Chine ou la promenade chez Ray sont carrément moyens. Avouons que l'ensemble est honnête: de plus, les stages sont richement animés, et contiennent presque tous des éléments destructibles.
La bande son est un peu en retrait, la qualité étant sensiblement inférieure aux titres SNK rivaux comme Samurai Spirits II ou Art of Fighting 2. Les digits vocales - au demeurant nombreuses - sont parfois ridicules, mais collent bien aux personnages... enfin, j'me comprends. Les musiques sont anodines et pour tout dire, aucune n'est vraiment marquante: elles accompagnent le jeu sans accroc, tout comme les bruitages. La réalisation de Karnov's Revenge est donc au-dessus de la moyenne, son roster est décent, son gameplay dans les standards de l'époque... mais l'ensemble reste inférieur aux blockbusters contemporains du genre. C'est clair, le jeu de Data East est bel et bien un VS fighting de seconde zone. Côté innovations, peu de choses à retenir - si ce n'est le système de stun, lié à un vêtement porté par le perso - car les mécanismes ressemblent énormément au jeu de Capcom. Enfin voilà, finalement c'est un peu d'exotisme que nous apporte Karnov's Revenge, un jeu de baston digne des plus beaux combats de Chuck Norris ou de Jean-Claude Van Damme.
GRAPHISME |
81% |
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L'ensemble du travail sur les sprites ou les décors est d'un bon niveau, malgré des personnages peu charismatiques. Bon d'accord, complètement ridicules! | ||
ANIMATION | 80% | |
C'est rapide, la décomposition est correcte, les stages vivants - et destructibles, et le sol animé en 3d. | ||
SON | 73% | |
Les musiques sont plus ou moins réussies, avec des bruitages percutants mais de qualité moyenne. | ||
DURÉE DE VIE | 84% | |
Avec ses treize personnages sélectionnables tous très différents, le choix est plus que décent! Les VS sont amusants, la difficulté du jeu bien dosée. | ||
JOUABILITÉ | 76% | |
Un gameplay qui fait un peu penser à un SF2 'demi-turbo' ! Néanmoins le roster balance laisse à désirer, et la précision des coups aussi. | ||
NEOGEOKULT Overall |
79% | |
Un VS fighting assez fun et prenant avec son gameplay à la Street. Pour peu qu'on le prenne au second degré, il y a de quoi passer de bons moments! |

QUALITÉ/PRIX (2012)
De 40 à 60 euros respectivement pour les versions japonaises et euro/us. Si vous aimez les films comme Ninja Terminator, L'homme du Président, Crocodile Fury ou encore l'Homme-Puma, Karnov's Revenge vous tend cordialement les bras!