Reviewed in 2013 by Tibe

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Le Bakumatsu revisité, façon Snk

par Tibe (2013)


SNK fait partie des rares éditeurs ayant eu le(s) talent(s) nécessaires pour diversifier considérablement ses réalisations, et entre autres, ses sagas de versus fighting. Fatal Fury, Art of Fighting, Samurai Shodown, The King of Fighters... Ayant réussi à allier une haute qualité à cette vaste diversité, ceux-ci se sont taillé une belle réputation auprès des habitués des salles d'arcade, et même auprès des "consoleux" grâce à la Neo Geo AES. Mais quand sort The Last Blade sur la machine, c'est tout de même une sacrée surprise pour beaucoup de joueurs. Non content de sa domination outrageuse sur les jeux de baston à armes blanches (avec Samurai Shodown), SNK étoffe un peu plus sa ludothèque en 1997 avec ce tout nouvel emblème. Proposant quatorze combattants inédits ainsi qu'une réalisation et un gameplay flambant neufs, le titre est attendu la bave aux lèvres par les fans.

Dès les premières minutes avec le stick, on comprend que rien n'a été laissé au hasard. Le souci du détail est palpable: si la superbe présentation donne le ton, les intros animées, les artworks des combattants, la multitude de détails au niveau des stages et des personnages achève de conquérir l'esthète qui découvre The Last Blade. Quatorze décors sont au programme, soit un par guerrier, et c'est du grand art. Le trait est fin, le relief sublimement rendu et les couleurs se conjuguent avec maestria, tout comme les thèmes abordés: grotte mystique, port de commerce au soleil couchant, demeure ornée de liquidambars, veillée aux lanternes sur un pont rouge... si en lisant ceci vous pensez que l'on parle de toiles de maître, sachez que visuellement, c'est un peu ce que l'on ressent en voyant le jeu. L'ensemble est homogène, et vu la qualité de chaque background, autant dire que l'on approche la perfection graphique en 2D. L'animation a été fignolée, avec des personnages aux mouvements décomposés et d'une belle souplesse, un système de zoom précis et bien "timé", et des décors fourmillant de petits détails.

Ultime partie de la réalisation: la bande son. La cartouche de 474 mégas contient des centaines de samples de voix de grande qualité, très bien jouées, ainsi qu'autant (sinon plus) de bruitages digitalisés faisant honneur à la Neo Geo. Quant aux thèmes musicaux, ils sont à l'image des graphismes: raffinés et plein de classe, en plus d'être composés avec beaucoup d'élégance. SNK ne s'est pas foutu de la gueule du monde avec ce digne successeur de Samurai Shodown: et si ceci est vrai pour l'image et le son, la partie ludique est aussi à la hauteur. C'est vrai qu'il n'y a "que" quatorze combattants, mais quelle richesse! Chacun possède une panoplie de coups excessivement vaste, en plus de pouvoir être joué dans deux modes: Power ou Speed. Le premier procure plus de puissance à vos coups, et donne accès aux Hidden Desperation Moves ainsi qu'au Super Cancels (interrompre un special par un Super ou Hidden DM); le second mode, axé sur la vitesse, autorise davantage de combos ainsi qu'un Speed Combo, déclenchable avec 2 x bas + AB lorsque la jauge est pleine. A vous de trouver votre style, les héros se jouant tous bien différemment et le roster se montrant équilibré.

La maniabilité est un modèle du genre, avec des commandes à la fois intuitives et simples. Les quatre boutons du stick sont mis à contribution: A et B déclenchent différentes attaques avec l'arme blanche, C est utilisé pour les coups de pied, et D pour contrer (Deflector). Cette dernière possibilité constitue une façon de jouer à elle seule, mais requiert de sacrés réflexes et un timing aiguisé. Les combos sont légion dans le soft, mais The Last Blade n'est pas un jeu pour débutants: tempo et précision sont indispensables pour s'améliorer et l'apprécier à sa juste valeur. Au final, cet "élitisme" a fait des deux épisodes de la saga des jeux rares, peu connus du grand public, faisant un peu figure de pépites du VS fighting. Si vous n'avez pas encore eu le bonheur de jouer à ces merveilles du jeu vidéo, je ne saurai que trop vous conseiller de vous y risquer.


GRAPHISME

99%

Quatorze décors littéralement sublimes, des personnages dessinés avec finesse et talent, des "arts" magnifiques: on a sans doute ici affaire au plus beau jeu Neo Geo.
ANIMATION 96%
Fluide, souple, des étapes d'animation très nombreuses: ce sont les mots qui viennent à l'esprit lorsqu'on évoque The Last Blade.
SON 98%
La bande son confère une ambiance particulière, ajoutant une note dramatique et romantique à l'ère Bakumatsu, parfaitement retranscrite.
DURÉE DE VIE 92%
Il y a quatorze guerriers à découvrir (12 de base + les 2 Boss à débloquer), en version Speed ou Power: que ce soit en mode Story ou en VS, découvrir TLB sera un plaisir durable et savoureux!
JOUABILITÉ 95%
Mélangeant savamment Samurai Shodown et KOF, le gameplay de The Last Blade s'épanouit en une symbiose tout à fait unique. Technique, fin, riche: un pur régal.

NEOGEOKULT

Overall

95%
SNK réalise ici un titre de haute volée, tant au niveau de sa réalisation que de son gameplay. Un chef d'oeuvre!

QUALITÉ/PRIX (2013)

Le bon point pour ce premier jeu de la saga, c'est qu'il est moins cher que The Last Blade 2, et franchement, il n'a pas grand chose à envier à son successeur. En ratio qualité/prix, il fait mieux, avec "seulement" 130 euros contre plus de 200. Faites vos jeux!

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