Vingt-deux mégas de Tetris

Tetris partait d'un principe simple: des formes géométriques tombent du haut de l'écran, à vous de les empiler pour en faire des lignes et marquer le plus de points possible. Et bien Puzzled reprend ce système, en y ajoutant quelques subtilités: il s'agit ici de libérer un ballon dirigeable de sa prison, en détruisant les murs grâce aux lignes que l'on fait disparaître! Des figures géométriques sont déjà présentes dès le début des niveaux, il faudra donc les supprimer en y imbriquant les formes tombant d'en haut et ainsi libérer le passage vers le stage suivant. Tout a commencé il y a bien longtemps... il y avait autrefois deux villages, un de femmes et un d'hommes. Les deux contrées furent en guerre longtemps avant de découvrir qu'ils avaient respectivement des zizis et des chattes. Non je déconne! Le Dieu du Soleil dressa une tour entre les civilisations, de sorte à ce que celles-ci soient pour toujours dans l'obscurité. Aujourd'hui, chaque partie envoie un messager jusqu'au sommet de la tour pour aller demander pardon au Dieu du Soleil.

On débute le jeu sans trop savoir où l'on va, mais une chose est sûre: cette tour est diablement haute! Pas moins de six étages, décomposés en soixante niveaux au total. Mais ce serait trop simple: pour réussir, Rad et Am, les messagers, doivent être tous les deux présents! Cela fait donc cent-vingt niveaux - tous différents, puisque les soixante premiers n'offrent pas les mêmes patterns que les soixante suivants - et autant vous dire que certains sont de vrais casse-têtes! Le jeu en solo se résume donc à monter tous ces étages en débloquant notre ballon. En accumulant les lignes, on charge une jauge de "L-Ball" (signifiant probablement "Lightning Ball"): lorsque celle-ci est remplie, une pression sur B déclenche une décharge d'énergie autour de notre héros. En calculant bien le coup, on peut le libérer en un seul coup, et s'épargner bien des difficultés! Quant au jeu à deux, il n'apporte finalement pas grand chose. On joue en parallèle sans aucune interaction, tout au plus on peut se tirer la bourre... Dommage, Puzzled aurait mérité un versus un peu plus piquant, au prix de peu d'ajouts en terme de programmation.

A chaque ligne réalisée, la gravité fait tomber tous les blocs empilés, entraînant des réactions en cascade: ainsi, vous pouvez réaliser des 'combos' de lignes, au point parfois, si vous avez correctement calculé votre coup, de libérer directement notre petit ballon dirigeable. A vous d'en tenir compte dans vos 'imbrications'. Quelques petits éléments perturbateurs viennent pimenter les niveaux, comme des générateurs de blocs, des sentinelles, des segments plus durs que les autres, voire certains même indestructibles... et j'en passe. Sans compter que le temps vous est compté pour franchir chaque niveau, puisque la chute des pièces géométriques s'accélère irrémédiablement! Pour la partie visuelle, les graphismes de Puzzled sont tout ce qu'il y a de plus basique. A chaque étage de la tour, le fond change. Ceux-ci sont simples mais jolis, et si l'interface est sympathique, c'est tout de même la sobriété qui prime tout au long du jeu. Amateurs de décors chatoyants, de Boss improbables, d'écrans intermédiaires surprenants... passez votre route!

L'animation est correcte, avec de jolis effets agrémentant les diverses actions et phases de l'action. En même temps, en y réfléchissant bien... il n'y a rien de particulièrement complexe à animer! Tout est bien ficelé c'est vrai, mais que c'est simpliste... et la bande son ne dénote pas: les thèmes ne sont pas désagréables mais bien neuneus, accompagnés de bruitages sommaires. Autant dire que le soft aurait pu être adapté sur n'importe quelle autre console 16-bits, sans perte significative. Puzzled reste un jeu de réflexion tout à fait classique, agréable, prenant même parfois, et diablement long avec ses cent-vingt niveaux. La réalisation est minimaliste et le jeu manque d'éclat, mais bon, ce n'est pas vraiment ce qu'on attend de ce type de jeu vidéo. Le gameplay est celui d'un Tetris avec quelques ajouts, tout simplement. N'empêche qu'au milieu de cette ludothèque bastonesque, un peu d'exotisme est toujours le bienvenu.