Reviewed in 2012 by Tibe

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Histoire de Fantômes Chinois

par Tibe (2012)


Le folklore japonais, les samouraïs, les ninjas, kabukis, et autres figures de la mythologie japonaise sont régulièrement à l'honneur dans les jeux de la firme. Ici, nous avons affaire au deuxième Beat them Up de la console, sorti en 1991, entre Ninja Combat et Burning FightQuatre-cent ans ans plus tôt - donc approximativement en 1591 - un puissant seigneur de guerre, ayant pour ambition de conquérir le monde (rien que ça...) semait la mort et la désolation sur son passage, rasant villes et population. Deux samouraïs d'exception se joignirent à la résistance et parvinrent à anéantir le vil seigneur. Lors de son agonie, celui-ci promit aux guerriers qu'il reviendrait quatre siècles plus tard, plus puissant encore, et qu'il les soumettrait. Sa malédiction s'accomplit alors... Et c'est là qu'on a recours à vous! Jouable à deux simultanément, Sengoku vous met, au choix, dans la peau d'un expert en art martiaux nippons (P1) ou dans celle d'un cowboy gay tout droit sorti de YMCA (P2). 

Les bases sont simples: il y a A pour frapper, B pour sauter, C pour se transformer. Les transformations sont au nombre de trois: un ninja, un Samouraï en armure, et un chien de combat. Vous devrez d'abord libérer ces esprits dans le monde parallèle pour qu'ils acceptent de vous aider. On peut frapper deux fois en l'air, varier les combinaisons de coups selon l'appui sur A, et envoyer une boule de feu en maintenant ce même bouton enfoncé... De plus, les invocations sont autant de façons de jouer différentes, le chien étant basique mais rapide et efficace dans les airs, alors que le ninja se bat à mains nues et le Samouraï utilise un katana diablement puissant. Ajoutez à cela les sphères de couleur à récupérer au cours des missions, et le tout se révèle très varié! Ramasser dix boules vertes fait regagner un point de vie, les quatre autres couleurs donnant un pouvoir spécial pendant quelques dizaines de secondes. Sous votre forme normale, chaque sphère vous procure une arme ou une capacité différente, mais lorsque vous êtes transformé, c'est autant d'autres pouvoirs et possibilités.

Les niveaux sont un mélange de monde réel et de nombreuses incursions dans un monde parallèle, rempli d'esprits et de créatures fantasmagoriques. Tout est beau et varié, il y a quelques surprises, et on apprécie que le jeu ne soit pas linéaire (ce qui est souvent le cas dans les BTU). Il y a seulement six niveaux, mais ceux-ci incluent des environnements divers et surprenants. Quant aux ennemis, on constate que le bestiaire est riche, bien plus par exemple qu'un Final Fight ou qu'un Sengoku 3Et c'est aussi cette variété qui fait le charme du jeu. Ennemis et décors sont particulièrement réussis, un modèle du genre. Plus on avance dans la partie, plus les graphismes sont beaux: on ne s'en plaindra pas! La bande son et les thèmes en particulier sont truffés de voix d'outre-tombe lançant d'étranges incantations... et donnent à Sengoku une atmosphère incroyable. Bruitages et effets pendant le jeu ne dénotent pas, c'est du bon. Finalement, seule l'animation pêche un peu par sa raideur et son manque de fluidité, mais c'est sûrement l'âge du jeu qui commence à peser. La raideur des personnages qui ne choquait personne alors est désormais palpable. Sengoku aurait gagné à plus de souplesse et davantage d'étapes d'animation. 

Par contre, l'action ne ralentit jamais et se voit agrémentée de zooms, scrollings différentiels et quelques effets de morphing bien réalisés. La difficulté est élevée, et finir le jeu avec les crédits impartis s'avère un challenge difficile. Sengoku requiert technique et patience avec les ennemis, si on souhaite aller un peu loin dans les niveaux. Les sphères se révèlent fort utiles pour certains passages, et les transformations salvatrices si bien utilisées. Le jeu est complet malgré une simplicité apparente, sa complexité et sa difficulté en faisant un très bon client en terme de durée de vie. Si l'on peut regretter quelques éléments importants de la réalisation qui auraient pu être mieux finis, il faut reconnaître d'autres qualités au jeu. Comme par exemple certains ennemis ou tout simplement les Boss, vraiment spectaculaires. Une mise en scène dramatique à souhait, au gré d'une ambiance féodalo-fantastico-japonaise du meilleur effet, le tout chapeauté par une bande son digne d'un film de Kurosawa. Une belle réalisation que ce Sengoku, que le poids des années fait paraître un peu raide, un peu imprécis, mais dont le gameplay old-school garde une certaine aura. Aligato!


GRAPHISME

86%

Beaux et surtout variés, les graphismes de Sengoku sont un hymne au folklore japonais.
ANIMATION 62%
C'est raide et peu décomposé, et il n'y a rien de particulièrement marquant à propos de l'animation.
SON 91%
Musiques et bruitages sont très immersifs, avec leurs tambours de guerres et voix d'outre-tombe!
DURÉE DE VIE 82%
Une heure pour terminer le jeu, une difficulté très élevée et une variété qui sert bien l'action.
JOUABILITÉ 64%
Les commandes sont trop raides, l'éventail de coups limité... en revanche, les sphères magiques et transformations enrichissent considérablement le gameplay.

NEOGEOKULT

Overall

69%
Malgré ses défauts, Sengoku saura séduire les joueurs de Beat them Up expérimentés qui y apprécieront la difficulté élevée.

QUALITÉ/PRIX (2012)

Coûtant généralement moins de cinquante euros en version euro ou américaine, Sengoku est un bon choix pour tout amateur de Beat them Up old school... faute d'une concurrence plus sérieuse sur la Rolls des consoles, mal pourvue en BTU.

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