Reviewed in 2012 by Tibe

Click to read in english

Et Un, et Deux, et Trois Zé-Ro!

par Tibe (2012)


Si l'on fait le bilan footballistique de la Neo Geo en 1996, on a déjà eu droit à trois Super Sidekicks, Soccer Brawl mettant en scène des robots, Goal Goal Goal de Visco, mais aussi Pleasure Goal - aussi apellé Futsal. SNK sort donc cette année Super Sidekicks 4 - Ultimate Eleven, et l'éditeur a mis le paquet: le jeu propose pas moins de quatre-vingt équipes nationales! Autant dire qu'il ne manque pas grand-monde, et cerise sur le gâteau, chaque équipe se différencie par des qualités qui lui sont propres: vitesse, puissance, attaque, défense, technique. Il vous est possible lors de la sélection de 'spécialiser' votre effectif encore davantage, en choisissant entre Offensive, Defensive, Technical ou Balanced: ces options améliorent vos joueurs dans le sens préconisé. La hiérarchie mondiale est plutôt respectée, avec des équipes comme l'Allemagne, le Brésil ou l'Italie possédant des compétences un poil supérieures aux autres, ou par exemple l'équipe de France incluant une défense de fer. Bon d'accord, c'était il y a quinze ans! 

La maniabilité n'a guère changé depuis Super Sidekicks 2: on effectue une passe ou un tir avec A, une passe longue ou un lob avec B, et une pichenette avec C. En défense, cela correspond au tackle pour A, à un coup d'épaule (ou autre manœuvre violente) avec B, ainsi qu'au changement du joueur avec C. Cette dernière fonction est d'ailleurs assez mal gérée, et il s'avère compliqué de switcher efficacement lors d'une action. En outre, du fait de la caméra relativement proche, il est rare d'avoir plus de cinq joueurs simultanément à l'écran: au mieux, trois de votre équipe - incluant le possesseur du ballon - et deux adversaires. Les choix tactiques s'en trouvent drastiquement limités. Du coup, on joue un peu comme un myope trisomique, les options se restreignant à courir seul jusqu'au but adverse ou à effectuer de frénétiques passes aux joueurs dans le champ de vision. Le gameplay est donc arcade et bourrin, avec des gardiens totalement inutiles. On ne contrôle quasiment pas celui-ci lors d'un arrêt ou d'une récupération de balle, et le portier adverse s'avère un véritable fétu de paille face aux tirs des attaquants! SNK a inclus au jeu une jauge de 'power', celle-ci se remplissant lors de la possession du ballon. Plus elle est pleine au moment du tir, plus puissante sera la frappe. 

Lorsque 'SHOOT' apparaît au-dessus du joueur actif, il vous est possible de tirer avec A tout en orientant le tir. Sous certains angles à l'approche de la surface de réparation, le mot 'CHANCE' peut aussi faire irruption: en pressant A, la vue change pour passer face aux buts et il vous faut mener l'action à son terme. L'arbitrage est un peu plus serré qu'autrefois. Fini les coups de genoux sautés, uppercuts dévastateurs, agressions au fusil de chasse qui restent impunis! Monsieur l'arbitre s'est acheté des lunettes, et si celui-ci tolère sans problème les tackles par derrière, les attaques  plus viriles sont sévèrement sanctionnées, en général directement par un carton rouge. Chaque action est généralement ponctuée d'une petite cinématique du plus bel effet, tout comme lorsqu'un but est marqué. A ce propos, le réalisme et les mécanismes de jeu s'apparentent davantage à un jeu de babyfoot: il est fréquent de finir des matchs avec des scores comme 12-0, 9-5 ou d'autres de ce genre! Mais ne vous emballez pas trop, surtout si vous comptez jouer en solo: le CPU vous laissera gagner les trois premiers matchs... mais vous flanquera de violentes fessées à partir du quatrième.

Le jeu est joli et les amateurs de beaux gazons seront aux anges. Avec cinq ou six terrains différents tous bien faits et colorés, les rétines sont flattées. L'illusion de 3D est correctement rendue avec une vue latérale gérant la profondeur, et proposant quelques zooms. A propos de zooms, il aurait été salvateur d'intégrer un zoom-out lors des phases de jeu centrales: davantage d'éloignement aurait permis une action plus intéressante et des stratégies. Or ici, on joue dans la précipitation et le flou artistique... Alors oui on s'amuse, c'est fun, mais très, très limité. Côté son, musiques, voix et bruitages font le boulot sans faille. Ce quatrième opus de la saga footballistique de SNK reste à mon sens le plus abouti en termes de graphisme, d'animation et de bande son. C'est également le jeu proposant le plus large panel d'équipes. Il n'en reste pas moins que le gameplay, s'il est fun, est relativement restreint et n'a pas beaucoup évolué depuis Super Sidekicks. Le premier jeu de la série semble même en comparaison plus jouable, malgré qu'il soit beaucoup moins spectaculaire. Un jeu de foot à la réalisation remarquable, avec lequel deux joueurs peuvent passer d'excellents moments.


GRAPHISME

88%

Les écrans intermédiaires sont jolis, il y a plusieurs terrains différents et l'ensemble est beau, sans être extrêmement détaillé.
ANIMATION 90%
Le terrain est vu de 3/4 en pseudo-3d, et l'effet est réussi. L'action est speed et les scrollings rapides.
SON 92%
Des voix-off, des bruitages 'réalistes' et des musiques entraînantes, le tout se révélant d'excellente qualité.
DURÉE DE VIE 93%
Deux gros tournois, un mode VS, 80 équipes, du fun: Ultimate Eleven peut vous scotcher un moment devant votre écran.
JOUABILITÉ 79%
La vue est un peu rapprochée et le gameplay s'en trouve assez restreint, sans compter son côté 'arcade'. Limité donc mais très fun, surtout à deux.

NEOGEOKULT

Overall

86%
Un des meilleurs Super Sidekicks sur Neo Geo, à réserver aux inconditionnels des jeux de foot bourrins !

QUALITÉ/PRIX (2012)

Si vous planifiez d'avoir U11 dans votre collec, oubliez. Littéralement introuvable en version US, celui-ci vous coûtera plus de 800 euros dans sa version japonaise. Un prix bien élevé pour un jeu de football, mieux vaut se rabbatre sur le premier, toujours aussi excellent.

Bannière bouton
Bannière bouton