




On arrête les Connery
par Tibe (2013)
Quand j'étais gamin, il y avait dans ma ville une salle de jeux qui s'appelait le JR's... C'était un peu 'ze place to be' tous les samedi après-midi. On y croisait des gamins de tous âges, mais aussi des joueurs de flipper un peu plus vieux, ainsi que quelques geeks ancestraux âgés de vingt-cinq, trente ans, voire plus. Je vous parle de ça parce que la première fois que j'ai joué à Carrier Airwing de Capcom, c'était là. Et le moins qu'on puisse dire, c'est que le patron avait un goût sûr pour choisir ses bornes: Street Fighter II Champion Edition, Gauntlet, Hang-On, F-1 Dream, World Heroes, Final Fight, King of Dragons, Art of Fighting, Arkanoid... et j'en passe. Et parmi cette pléthore de jeux mythiques se trouvait bel et bien Carrier Airwing. J'avoue y avoir englouti une belle quantité de 'gettones' (les jetons du JR's), et comme nous allons le découvrir dans les lignes qui suivent, c'était de la bonne came!
La présentation du jeu donnait d'emblée envie d'y jouer: on y voyait un F-14 en gros plan en train de décoller, suivi de portraits de héros du jeu, tout droit sortis de Top Gun (avec Tom Cruise, le scientologue). Une fois la piépièce introduite et le start pressé, on accédait au choix de l'appareil parmi trois proposés: F-14 Tomcat, F-18 Hornet, ou bien A-6 Intruder. A vrai dire, personne n'a jamais remarqué la moindre différence entre ces zingues: même vitesse de déplacement, même résistance aux dégats, armement identique. En somme, il ne s'agissait ni plus ni moins que d'un choix esthétique... mouais. Ensuite, on avait droit au briefing sur le porte-avions avec Sean Connery. Le brave nous expliquait que nous, les américains, on était là pour péter la gueule aux méchants. Ouais parce nous les américains, on est toujours les gentils quand il y a la guerre: je le sais parce que je l'ai vu dans les films américains, c'est tout le temps les allemands, les russes ou les arabes les méchants.
Carrier Airwing est un jeu à la difficulté élevée, mais bien dosée: si celle-ci va crescendo au fil des dix stages du jeu, la marge de progression est bonne. Avec de la pratique, on atteint le quatrième ou cinquième niveau avec un seul crédit. Ici, pas de checkpoints ou de vies multiples: votre appareil a une jauge de carburant/énergie qui se consume au fil du temps, et bien entendu en cas de chocs ou de tirs encaissés. Pas de panique, vous trouverez sur votre route des capsules ovales vous permettant d'en regagner. Les commandes répondent bien et le gameplay est simple: un bouton de tir, un autre pour l'armement secondaire. Celui-ci peut être acheté entre les missions, en fonction des dollars empochés pendant votre prestation. Des boucliers ainsi que des jauges d'endurance supplémentaires peuvent aussi équiper votre coucou. Au niveau du tir principal, trois différents sont disponibles en fonction des capsules récupérées: les jaunes fournissent un tir large mais à cadence restreinte, les bleues un tir concentré mais puissant, et les vertes procurent une arme à diamètre de portée moyen et de puissance moyenne.
En 1990, cette production signée Capcom fait partie des plus beaux jeux de sa catégorie, et reste encore aujourd'hui bien agréable à l’œil: couleurs nombreuses et bien choisies, décors exotiques et variés, Boss imposants (mesurant parfois plusieurs écrans de long)... On survole tantôt une mégapole, ou bien un vaste océan à la poursuite d'un bâtiment ennemi; on infiltre des bases secrètes souterraines, ou l'on se trouve aux prises avec un sous-marin nucléaire dans la banquise... Les rétines sont flattées, en tout cas plus que nos tympans. Et oui chers amis, une fois n'est pas coutume sur CPS, la qualité sonore est tout juste moyenne. Il n' y a que quelques rares bons thèmes au milieu d'un ensemble fade, heureusement rehaussé par des bruitages de bon aloi. L'animation est simpliste mais sans faille, avec un bon rythme de jeu, des petits effets par-ci par-là et une action parfois intense. On note juste quelques clignotements et ralentissements à deux joueurs, mais cela reste négligeable. L'aventure est belle et tentante pour qui aime le Shoot them Up, et dans cette catégorie, Carrier Airwing reste l'un des meilleurs représentants de sa génération.
GRAPHISME |
91% |
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Capcom produit ici un ensemble graphique de très grande qualité pour un jeu de 1990: varié, coloré, et doté d'un trait fin et inspiré. Seul bémol, les véhicules ennemis, peu divers. | ||
ANIMATION | 87% | |
Sans être exceptionnellement souple, l'animation de Carrier Airwing est rapide et bien faite, en plus d'être riche en petits détails. On déplore juste de rares clignotements. | ||
SON | 70% | |
La qualité de la partie son n'est clairement pas à la hauteur du reste. Cependant, les thèmes musicaux ne sont pas tous mauvais, et les bruitages sont assez bien choisis. | ||
DURÉE DE VIE | 89% | |
Dix stages pour une durée de jeu d'une bonne heure: chapeau! De plus, CA se joue à deux se s'avère suffisamment difficile pour tenir en haleine n'importe quel amateur de "shmup". | ||
JOUABILITÉ | 85% | |
Le gameplay est speed et comporte une pincée de tactique, avec le système d'armes à acheter grâce à l'argent gagné entre les missions. | ||
NEOGEOKULT Overall |
86% | |
Carrier Airwing connût un certain succès en arcade, et c'est compréhensible: c'est un Shoot them Up plein de qualités à la réalisation haut de gamme. |
ET SUR NEO GEO?
Seul Ghost Pilots propose une ambiance se rapprochant de Carrier Airwing, bien que l'on soit encore assez loin de l'univers de Top Gun et que celui-ci soit vertical. En horizontal, rien de ressemblant... circulez, y'a rien à voir!