Reviewed in 2013 by Tibe

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Versus Fighting by Maître Sega

par Tibe (2013)


Si la Megadrive a marqué l'ère des consoles 16 bits, ce n'est probablement pas grâce à ses jeux de VS fighting! Oh certes, il y a bien eu les portages de Street Fighter II, respectivement dans ses versions 'Champion Edition' et 'Super', ainsi que des adaptations plus ou moins heureuses de hits de la Neo Geo comme Art of Fighting ou Fatal Fury. Rien de très original me direz-vous? Que nenni! Ce serait oublier un peu vite une des tentatives les plus osées de l'éditeur dans un genre qui ne lui a jamais trop réussi... Eternal Champions! Réalisé par une équipe américaine, le soft tente le pari de s'imposer comme l'a fait Midway avec Mortal Kombat. S'inspirant de ce dernier pour le côté gore et malsain, des comics X-Men pour le design et de Street Fighter II pour les mécaniques de jeu, voyons voir si ce titre de Sega s'affirme comme un vrai rival pour les hits de la baston... ou s'apprête à sombrer à tout jamais dans les oubliettes du versus fighting!

La musique d'intro et le pitch d'Eternal Champions sont plutôt sympas: Neuf valeureux guerriers venus d'époques différentes devaient accomplir une grande destinée... mais ceux-ci sont morts accidentellement, laissant le mal prendre le dessus. Afin de rétablir un équilibre entre le bien et le mal, l'Eternal Champion (un esprit belliqueux capable de prendre forme humaine) va choisir entre un des neuf héros pour savoir lequel sera ramené à la vie, juste avant son décès... Et bien entendu, il va falloir se battre pour être choisi. Le roster se compose donc de neuf personnages plus le Boss final, non sélectionnable. Ceux-ci ne sont pas sans rappeler des combattants déjà vus dans d'autres jeux de baston, ou tout simplement des héros de Comics: Shadow ressemble à s'y méprendre à la belle Tornade des X-Men, RAX est une copie pure et simple de Kano de Mortal Kombat, Jonathan Blade est une version bodybuildée de Blade - aka Wesley Snipes. Il y a aussi Slash qui est le Blanka du jeu, Xavier le mage, Jetta l'amazone, un Dick Tracy d'occasion et bien entendu l'incontournable vampire de service. Un roster bien bizarre vous l'avouerez... puis bon pour le charisme, point trop n'en faut, hein.

Sur le papier, le gameplay aurait l'air pas mal du tout: chaque personnage dispose de trois attaques de poing plus trois de pied, de prises au corps à corps, de combos, de coups spéciaux, et même de fatalités liés au décor dans lequel on se trouve: en portant l'estocade de la bonne manière au bon endroit du stage, l'adversaire subit une mort atroce (bûcher, dévoré vivant, déchiqueté, etc). Ca a l'air d'envoyer, Eternal Champions!? Eh bien, rasseyez-vous, on va calmer vos ardeurs. Tout d'abord, sur les six coups de base liés aux six boutons, une majorité se montre rapidement inefficace. En effet, le ratio vitesse/portée/puissance n'est pas très bien réparti chez la majorité des personnages, et l'on se retrouve rapidement à n'utiliser que deux à trois boutons. Les combos ont été pensés pour le 'casual player': c'est un système semi-automatique qui est utilisé, se résumant à  tapoter le même bouton une fois la combinaison initiée. Les coups spéciaux? Les fans de Guile seront servis: pour tous les persos du jeu, ceux-ci s'exécutent avec des charges back, front ou down, up, ainsi que des combinaisons de deux ou trois boutons. Quelle technicité! Au final, seules les 'fatalités' donnent au jeu un intérêt et rehaussent un peu le fun, qui n'était pas au mieux.

J'aimerais mieux ne pas tirer à boulets rouges sur l'ambulance - déjà bien mal en point, mais il me faut à présent parler un peu de la réalisation. Le graphisme n'est pas à proprement parler 'vilain', mais cela manque souvent de couleurs, d'inspiration et probablement d'un graphiste digne de ce nom. Quelques décors tirent leur épingle du jeu et font honneur à la console, mais la majorité sont ternes et peu inspirés. Les personnages ne sont d'ailleurs guère mieux lotis, allant du passable (Shadow, Xavier) au totalement grotesque (Blade, Slash). L'animation n'est pas le plus mauvais point du soft, avec une vitesse de jeu et une décomposition des mouvements plus que décentes. Les effets sonores et les musiques sont à l'image du soft, à moitié repompés, à moitié bâclés. Eternal Champions s'en sort tout juste avec la moyenne, grâce à un semblant de fun et une réalisation à peine médiocre.


GRAPHISME

59%

On a dejà vu bien mieux sur Megadrive. Certains décors sont réussis, d'autres complètement foirés; les personnages sont pour la plupart d'un genre un peu particulier...
ANIMATION 67%
Clairement ce que le soft a de meilleur. C'est rapide, correctement animé et surtout, ça grouille de petits détails.
SON 61%
Basiques à souhait, les musiques se font bien vite oublier. Une bonne partie des effets sonores sont ripés de Street Fighter II et quelques nouveaux - médiocres - y sont adjoints.
DURÉE DE VIE 69%
Un roster de neuf personnages, une foule de modes de jeu et d'options, et surtout des parties à deux amusantes avec les 'fatalités': la durée de vie est un des points forts du soft.
JOUABILITÉ 53%
C'est partiellement bâclé: six boutons utilisés mais une majorité d'attaques inefficaces, une action dynamique mais imprécise au possible, un roster trop déséquilibré: ce n'est pas génial!

NEOGEOKULT

Overall

57%
Sur le VS Fighting, Maître Sega est très loin de jouer dans la même cour que Capcom et SNK: Eternal Champions, malgré quelques bonnes idées, fait montre d'un amateurisme risible!

ET SUR NEO GEO?

Bien sûr, il y a l'embarras du choix! Karnov's Revenge est contemporain et son ambiance rappelle celle du titre Sega, mais on peut aussi citer World Heroes 2 et Fatal Fury Special, sortis la même année.

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