Reviewed in 2011 by Tibe

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Les jeux vidéo et... la drogue

par Tibe (2011)


Ca fait des ravages... Et on se demande bien ce qu'ils avaient fumé, les programmeurs de chez Atlus, lorsqu'ils ont conçu Power Instinct. Sorti en 1993, le titre est un énième concurrent de Street Fighter II et autres Fatal Fury, et pas le pire de tous! Atlus dégaine un peu en retard mais propose un soft de qualité, original et bourré de fun. Programmé sur un hardware "68k based", Power Instinct occupe pas moins de 115 mégabits avec ses grands sprites, ses décors bien foutus et (surtout) sa bande son démoniaque! A vrai dire, c'est un véritable délire que se sont tapé les concepteurs du jeu. L'humour est omniprésent du début à la fin. Par exemple, les bruitages semblent parfois tout droit sorti d'un numéro de clown et les différentes voix qui ponctuent l'action sont complètement folles, alors que les deux arbitres nains présents à chaque combat multiplient les mimiques et cascades en arrière-plan! Vous l'avez compris, l'atmosphère se veut drôle et détendue: Power Instinct ne se prend pas au sérieux, et ça change un peu.

Mais que ceci ne nous détourne pas de l'intention première: on est venu pour de la grande baston, du versus fighting en 2D, du roster copieux, du gameplay technique, du challenge et une réalisation qui déchire. Alors, à part nous faire rire... il y a autre chose, rassurez-moi? Ca se pourrait bien. Concernant la réalisation, c'est plus qu'honnête: le style graphique est simple mais ne manque pas de profondeur et les décors sont vivants. Les personnages sont bien dessinés, et même s'ils manquent un tout petit peu de finesse, et tout cela est remarquablement mis en scène. L'animation n'est pas la meilleure que l'on ait vu jusqu'alors (Fatal Fury Special ou SSF2 sont nettement au-dessus) mais la vitesse est bonne, avec une action rapide et une dynamique des combats très satisfaisante. Le roster constitué de huit personnages n'est pas ridicule, mais constitue vraiment le strict minimum en 1993. Si ce chiffre semblait magique en 1991 avec Street Fighter II, les choses ont sacrément évolué en deux ans, et les jeux les plus haut de gamme proposent alors des panels de douze à seize combattants. 

Oui, mais c'est le premier opus de cette saga d'Atlus, et pour tout dire, les protagonistes, s'ils sont peu nombreux, sont plutôt complets et disposent d'une pléthore de coups spéciaux. Quatre boutons sont utilisés, deux pour les coups de pieds et deux pour les poings, c'est la même configuration que Fatal Fury. Les combos sont de la partie tout comme les attaques "magiques" - dont certains sont spectaculaires - et le soft propose même quelques compléments techniques comme le double saut, le dash, l'esquive, les contres... et le plaisir de jeu se ressent assez rapidement! Les bonus stages sont au programme - il faut dégommer les petits arbitres - et l'atmosphère du jeu japonaise et décalée plaira à l'ensemble des geeks qui s'y frotteront. Les personnages sont un peu barges, on a le choix entre une mamie qui lance des dentiers, un indien azimuté, un ninja un peu kitsch, un moine bouddhiste complètement cinglé, un travelo qui fait du catch, une écolière, un américain stéréotypé ainsi que le classique clone de Ryu. Bref, la fine équipe, en somme!

Tous ces joyeux drilles se révèlent très agréables à manier et disposent pour chacun d'entre eux d'attaques diverses, de points forts et de points faibles. Il n'y a qu'un seul Boss, la sœur jumelle de la mamie lanceuse de dentiers. Celle-ci peut se rajeunir à volonté et utilise autant d'attaques différentes selon sa forme. Parvenir jusqu'à elle relève de l'exploit, tant la machine anticipe tous vos coups et truque le combat dès le troisième affrontement (on vous laisse vous amuser un peu pendant les deux premiers). Les versus autorisent d'excellents moments avec un pote, et l'ambiance du soft met de bonne humeur le plus bougon des joueurs. La bande son n'y est pas étrangère: les musiques sont cool et prenantes, les bruitages bien choisis et les digits vocales littéralement délirantes! Pour un premier jeu de combat, Atlus s'en sort avec les honneurs. Power Instinct est un bon titre, fun, qui mérite d'être reconnu par les amateurs du genre!


GRAPHISME

80%

Peu de décors mais un style sympathique et esthétiquement réussi malgré une certaine simplicité.
ANIMATION 82%
Relativement vivace et d'une qualité dans la moyenne.
SON 90%
Le point fort du jeu! Une bande son délirante, bourrée de digits vocales et d'effets hallucinatoires... Ainsi que des mélodies incroyables!
DURÉE DE VIE 72%
Huit personnages sélectionnables, c'est tout juste passable en 1993.
JOUABILITÉ 84%
Bien dynamique, le jeu est étonnament technique et propose combos, dash et de nombreux coups spéciaux.

NEOGEOKULT

Overall

81%
Le premier VS Fighting de Atlus est une réussite: c'est un jeu bien délirant et fun, en plus d'être beau.

ET SUR NEO GEO?

On pense inévitablement à World Heroes 2 ou même Karnov's Revenge et leurs personnages très particuliers, comme jeux équivalents sur la console SNK: le titre d'ADK est même un peu meilleur, bien que pas aussi empreint de ce grain de folie propre à Power Instinct!

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