Reviewed in 2010 by Tibe

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Les beaux mecs ne perdent jamais!

par Tibe (2010)


Comment ne pas mettre à l'honneur ici le titre par lequel tout a commencé. La rivalité entre Capcom et SNK, telle que tous les amateurs de jeu de baston l'ont toujours connue, est en partie née avec Street Fighter II: Le hit qui a révolutionné la castagne vidéo-ludique, qui a fait naître le Versus Fighting et posé les fondations du genre. Il est vrai que par le passé, les deux compagnies n'ont que peu exploité ce filon, balbutiant, avec deux titres peu aboutis: Street Fighter premier du nom pour l'un, et Street Smart pour l'autre. Rien d'exceptionnel en fait, le jeu de Capcom souffrant d'une animation et d'un gameplay catastrophique, celui de SNK ne proposant aucun coup spécial et pas de duel entre joueurs (seul ou à deux contre le CPU uniquement!). Les choses ont évolué, et c'est Capcom qui ouvre le bal en cette année 91, avec une production qui va marquer à jamais le monde de l'arcade. Pour la première fois dans un jeu de baston, Street Fighter II propose de choisir son combattant parmi huit différents. A l'époque, c'est tout simplement ahurissant, la référence absolue en la matière. 

Chaque guerrier dispose d'une panoplie de coups variée mais aussi de coups spéciaux surprenants: boules de feu, prises de catch, électricité... Le jeu est une mine de découvertes et chaque partie donne envie d'en voir plus en d'essayant d'autres personnages. Capcom a particulièrement peaufiné son travail, à commencer par la réalisation. On s'émerveille devant les décors, que ce soit la maison de Ryu avec le soleil couchant, le F-16 sur la base militaire du colonel Guile, ou encore la rue animée du village chinois de Chun-Li... Le sol est même modélisé en pseudo-3d défilant ligne par ligne, donnant un effet de profondeur supplémentaire. Par ailleurs, les décors sont pour la plupart vivants et parfaitement exécutés. L'animation est souple et travaillée pour nos divers personnages. Un ralenti survient lorsqu'un des deux combattants est K.O, une très bonne idée qui ajoute un peu au côté "dramatique" des combats. Les musiques, devenues aujourd'hui des thèmes ultra-connus, sont simples mais mélodieuses et surtout, entraînantes.  Elles s'incrustent dans l'esprit du joueur pour ne plus en sortir... et autre idée géniale, elles s'accélèrent lorsque l'un des combattants est proche du K.O, histoire de mettre un peu de stress!

Outre son gameplay révolutionnaire, ce qui a fait la force du jeu, c'est le souci du détail qui y a été alloué. Présentations soignées, bonus stages fun pour varier l'action et briser la monotonie... mais aussi éléments des décors destructibles, et la surprise des quatre boss qui apparaissent une fois seulement que l'on a vaincu les sept premiers adversaires. Les gars de chez Capcom n'ont rien oublié, et la finition de Street Fighter II est en tous points remarquable. Gameplay et durée de vie frôlent la perfection pour un jeu de 1991. Si depuis, on a fait mieux, à cette époque on pouvait mal imaginer que le titre serait surpassé, tellement il était novateur. Six boutons sont utilisés, dont trois pour les poings, et trois pour les pieds. C'est très complet, même un peu trop. Pour certains personnages, certains coups sont peu utiles. Chaque guerrier dispose d'une panoplie d'une vingtaine d'attaques, y compris prises au corps-à-corps, coups spéciaux et projectiles pour certains. C'est hyper-complet, à tel point que pour les opus suivants, Capcom rajoutera très peu d'éléments au gameplay. Quelques combos sont réalisables avec chacun des combattants, ajoutant encore à l'intensité des rencontres.

Si faut trouver à SFII quelques petits défauts, ils sont rares! On peut effectivement regretter que la barre de vie descende un trop vite ou que les hitbox soient un peu permissives.  Comme souvent dans les jeux d'arcade, le CPU se révèle parfois intraitable, s'il a "décidé" de ne plus vous laisser gagner! Il faut dire que certains affrontements sont très déséquilibrés, car quelques personnages sont plus faibles que d'autres. C'est le cas dans beaucoup de jeux de baston, mais nettement marqué ici. La durée de vie est néanmoins excellente, puisqu'en solo il faudra vaincre onze adversaires, et ce ne sera pas une sinécure. Les parties à deux , comme dans tout bon soft de ce genre, décuple l'expérience de jeu. Street Fighter II fût un titre exceptionnel en son temps, très nettement en avance sur l'ensemble de ses concurrents, et à bien des égards un pionnier! Oh bien sûr, comme nous l'avons vu, il n'est pas exempt de quelques défauts. Mais la qualité de sa réalisation et les nombreuses innovations de son gameplay en ont fait une référence en la matière... et une cible prioritaire pour SNK et ses Fatal Fury!


GRAPHISME

96%

Véritablement une référence en 1991, un des plus beaux jeux jamais vus en arcade.
ANIMATION 94%
Fluide et rapide, SFII propose de nombreuses étapes d'animation pour ses personnages et des stages vivants.
SON 90%
Malgré une qualité moyenne, les thèmes sont cependant géniaux, les bruits de coups percutants et les digits vocales bien exécutées.
DURÉE DE VIE 93%
Huit personnages sélectionnables, c'est le top du top en 1991! Un jeu ardu à terminer et passionnant, seul ou à deux...
JOUABILITÉ 97%
Révolutionnaire. Jamais un jeu de baston n'avait proposé une telle palette de coups, une telle ergonomie et autant de possibilités!

NEOGEOKULT

Overall

96%
Classique parmi les classiques, SFII reste un titre inoubliable et d'une qualité, de nos jours encore, remarquable.

ET SUR NEO GEO?

Pour retrouver l'esprit Old-School de Street Fighter II, il convient de choisir des titres contemporains: Fatal Fury, World Heroes et Art of Fighting sont de bons choix. Si vous souhaitez jouer à des 'clones' du hit Capcom, orientez-vous vers Karnov's Revenge, Breakers ou Fatal Fury 2.

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