Reviewed in 2012 by Tibe

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Le dernier Street Fighter en 2D

par Tibe (2012)


Nous sommes en 1999 lorsque cet ultime épisode Third Strike voit le jour, et le versus fighting en 2d est déjà depuis longtemps une vieille école. Il y a d'abord eu la série des Street Fighter II au début des années 90, puis la saga des Zero/Alpha, et enfin le renouveau avec Street Fighter III. Capcom programme désormais sa série sur le CPS-III, un véritable monstre de puissance de calcul 2D. Après deux opus réussis apportant leur lot de nouveaux personnages, nous voici face à la troisième et dernière séquelle de cette ère. Autant dire que l'éditeur a - enfin - pris des risques, car une majorité du roster est renouvelé! Ainsi disparaissent quelques figures de proue, tels Honda, Blanka, Vega ou Sagat. Malgré ces défections, un joli panel de dix-neuf combattants est tout de même proposé. C'est inférieur à la moyenne de ce que fait SNK avec The King of Fighters, et ce depuis plusieurs années, mais cela reste un chiffre tout à fait honorable. On peut certes déplorer un léger manque de charisme chez certains des nouveaux venus, même si tous disposent d'un riche éventail d'attaques.

Pour le coup, il y a vraiment peu de rescapés des Street Fighter du passé: Ryu et Ken sont toujours là, de même que Chun Li et Akuma... mais c'est tout! Le reste du panel provient des autres Street Fighter III, plus quelques nouveaux personnages propres à cet épisode. Le gameplay n'en est pas moins excellent, et s'il reste plus accessible qu'un Kof ou même qu'un Garou, de subtiles nouveautés sont apparues dans la série. Les hitbox sont plus petites qu'autrefois, le timing plus serré et placer des combos demande bien plus de finesse. Le Parry System fait ici son apparition, à l'instar du Just Defended dans Garou: en allant vers l'adversaire au moment précis où celui-ci porte une attaque, non seulement on réussit un blocage sans aucune perte de vie, mais l'on s'octroie une priorité pour placer un enchaînement voire une attaque spéciale. Ce système intégré au jeu en addition de toutes les autres qualités citées, lui procure une grande technicité et une marge de progression très intéressante pour les joueurs confirmés.

Les versus entre adversaires humains peuvent être bien plus intéressants qu'avant, occasionnant de spectaculaires rebondissements: le niveau peut parfois même être impressionnant! Timing et précision sont désormais à l'honneur plus que jamais dans ce Street Fighter. Par contre, le jeu en solo n'oppose pas une grande difficulté: on progresse facilement jusqu'au Boss, en choisissant son adversaire parmi deux à chaque nouveau combat. Les bonus stages dont Capcom est friand (et nous aussi!) sont toujours de la partie, avec entre autres un superbe 4x4 à démolir.  Superbe, c'est aussi l'adjectif adéquat pour décrire les graphismes de Street Fighter III: décors et personnages sont fins, et colorés, faisant la part belle à des effets de relief saisissants: le CPS-III fait des miracles! L'animation est parfaitement réalisée, à un niveau rarement atteint par d'autres jeux de baston: on peut bien citer Art of Fighting 3, Garou: Mark of the Wolves ou les plus récents Guilty Gear proposant une qualité analogue, mais ils sont tout de même peu nombreux. C'est rapide et fluide donc, mais encore plus de punch n'aurait pas été de refus.

C'est vrai, les combats manquent un peu de rythme en fonction des personnages impliqués, mais bon, je chipote. La bande son est d'une qualité phénoménale, les bruitages sont idéalement choisis mais les musiques font un peu trop la part belle au "hip-hop" commercial, voire pénible, pour ne pas tourner autour du pot. Et même si la couleur musicale se veut groove, celles-ci collent bien mal au monde de Street Fighter, et au final on regrette amèrement les thèmes légendaires de la saga. Au final, SF3.3 propose des graphismes parmi les plus beaux du monde de la 2D, une animation irréprochable, une bande son - ahem - excellente et une jouabilité riche comme jamais. On n'accrochera pas avec tous les nouveaux personnages, c'est certain... et beaucoup de joueurs ressentiront une certaine nostalgie en repensant à Zangief, Sagat, Dhalsim, Honda... mais tout ceci  est une question de goût, et l'objectivité est de mise dans cette review: on a ici le meilleur opus de la saga Street Fighter III, et de loin, renouvelant admirablement la série et restant aujourd'hui encore, une des références du VS fighting.


GRAPHISME

99%

Un des chef-d'oeuvres de la baston 2d: grâce à la puissance du CPS-III, ce Street Fighter offre des graphismes proches de la perfection, tant au niveau des décors que des personnages.
ANIMATION 97%
Une référence de fluidité accompagnée d'une bonne vitesse et d'un niveau de détail exceptionnel... Du grand art!
SON 89%
Les bruitages et différentes digits sont ce qui se fait de mieux dans le genre, mais les mélodies sont bien moins inspirées qu'autrefois.
DURÉE DE VIE 95%
Dix-neuf personnages, un challenge relevé, un mode solo facile avec des bonus stages pour la détente: du tout bon.
JOUABILITÉ 95%
Des innovations intéressantes et un système de jeu qui a fait peau neuve, laissant place à la technique pure.

NEOGEOKULT

Overall

96%
Une réalisation au sommet et un plaisir de jeu toujours aussi grand: Street Fighter 3.3 est un méga-hit de plus au registre de Capcom.

ET SUR NEO GEO?

Quelques très bons titres de VS Fighting ont été publiés sur Neo Geo à la fin des années 90 et même au début des années 2000. Garou: Mark of the Wolves est certainement le jeu le plus proche, visuellement ou en termes de gameplay, du Street Fighter III Third Strike de Capcom.

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