Reviewed in 2012 by Tibe

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Au temps des Kings et des Dragons

par Tibe (2012)


Au début des années 90, l'éditeur Capcom faisait un véritable tabac dans les arcades, bien entendu avec le mythique Street Fighter II et ses - très nombreuses et originales - déclinaisons, mais également avec une fournée de Beat them Up restés dans l'histoire du jeu vidéo comme des références incontournables du genre. Tout avait commencé fin 1989 avec le révolutionnaire Final Fight, et l'année 91 allait voir débouler trois descendants en directe lignée de cet illustre ancêtre: Knights of the Round, Captain Commando et The King of Dragons. Ces trois titres reprennent le moteur graphique de Final Fight, déclinant le genre à des sauces variées. Et on comprend bien que l'éditeur utilise ces excellentes bases pour ses nouveaux jeux de baston, tant celles-ci ont fait leurs preuves. 

The King of Dragons se déroule dans un univers moyenâgeux fait de démons, elfes, nains, sorciers, chevaliers... et bien entendu de dragons et autres joyeusetés! Le royaume de Malus (surement un mauvais conducteur) a été envahi par les créatures démoniaques de Gildis, le Dragon Rouge. Il va vous falloir traverser cette contrée à travers seize niveaux pour débarrasser la population de cette clique malfaisante. Et pour ce faire, cinq personnages sont mis à votre disposition: un guerrier, un clerc, un elfe-archer, un nain, et un sorcier. Chacun d'entre eux utilise une arme et un bouclier qui lui sont propres. Ces équipements peuvent évoluer, tout comme la puissance et la santé de nos héros s'améliorant avec l'expérience acquise au combat. On frappe avec A, saute avec B, alors que l'attaque magique est déclenchée avec A+B. Aléatoirement, notre personnage va plus ou moins bloquer les coups adverses, en fonction du bouclier utilisé mais aussi de son niveau. Le jeu tend à créer une ambiance 'RPG' avec des level-up pour nos guerriers au fur et à mesure des combats gagnés, mais aussi de nouvelles armes et boucliers à ramasser, de l'or et des victuailles pour regagner de la vie. 

Oh bien entendu, cet ensemble de petits détails ne fait pas de The King of Dragons un RPG, ni même un ersatz de ceux-ci. Non, rien de bien folichon, mais juste de quoi créer une atmosphère Heroic-Fantasy sympathique et rappeler un peu les jeux d'aventure sur consoles de salon, et ça s'arrête là: on a ici affaire à un vrai Beat them Up bourrin et défoulant, comme Capcom sait les faire. Les graphismes, que ce soit les décors ou les divers personnages, semblent un mélange d'Heroic-Fantasy et de mythologie grecque. Certains passages ne sont pas sans évoquer les bons vieux films embarquant les effets spéciaux de Ray Harryhausen, notamment Jason et les Argonautes ou les cyclopes du Septième Voyage de Sinbad. Les couleurs sont bien choisies et le trait flatteur. Autant dire que les seize Boss vont de l'imposant au monstrueux, participant grandement à l'ambiance. Les décors ne manquent pas de relief, en plus d'être beaux et divers: d'une forêt peuplée de Trolls on passe à des catacombes infestés de momies, en passant par un bateau envahi de squelettes ou la caverne de l'hydre à trois têtes. Cerise sur le gâteau, l'animation et le son ne font pas défaut à ce tableau idyllique.

Les scrollings différentiels sont nombreux et participent au bel effet de profondeur des arrière-plans, alors que les protagonistes sont très bien animés, tout comme la plupart des ennemis et des Boss. Lorsqu'on joue à deux ou trois, quelques rares ralentissements se font sentir, mais dans l'ensemble il n'y a vraiment pas à se plaindre. Seule la bande son est un léger cran en-dessous du reste, limitée par les performances sonores assez moyennes du CPS. Les musiques sont quand même bien jolies et s'intègrent parfaitement dans l'ensemble médiévalo-antico-fantastique de The King of Dragons. Les seize stages ne sont pas super longs, mais c'est autant de Boss à affronter et on ne s'en plaindra pas! Le jeu se termine en une quarantaine de minutes et n'est pas trop répétitif, ce qui fait que l'on y revient volontiers de temps en temps, seul ou à plusieurs, ne serait-ce que pour tester d'autres personnages ou essayer de s'améliorer. Le gameplay est très agréable, et c'est un plaisir de fracasser trolls, dragons et goules tout en voyant son héros devenir de plus en plus puissant. Un grand Beat them Up, à l'atmosphère attachante et la réalisation sans faille!


GRAPHISME

94%

C'est voluptueux, coloré, varié... Le dépaysement est total, on se croirait dans un univers de Tolkien!
ANIMATION 95%
Même à trois, les ralentissements sont rares. Tout est sublimement animé, avec une décomposition exemplaire et une vitesse de jeu bien réglée.
SON 83%
La qualité du son n'est pas de premier ordre, mais les compositions accompagnent bien le jeu et les bruitages sont bons, à défaut d'être très variés.
DURÉE DE VIE 89%
Quarante minutes pour venir à bout des seize stages, ce n'est pas mal: cinq personnages différents, le jeu à trois simultanément et l'évolutivité des combattants, c'est mieux!
JOUABILITÉ 90%
Rien de très complexe ici, on saute, on tape ou on déclenche une magie... le jeu n'en est pas moins hyper fun et prenant, avec les items à récupérer et les level up.

NEOGEOKULT

Overall

91%
Capcom démontre une fois de plus son savoir-faire en matière de Beat them Up, avec un autre petit chef d'oeuvre: cette fois-ci, dans le style Heroic-Fantasy!

ET SUR NEO GEO?

Pour ce remarquable Beat them Up, je ne vois pas vraiment d'équivalent sur la console SNK. Sengoku et Ninja Combat lui sont contemporains et comportent quelques similitudes, mais on est loin de l'ambiance Heroic-Fantasy de celui-ci.

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