




Un Garçon Merveilleux
par Tibe (2013)
Alors que Nintendo frappe très fort avec Super Mario Bros sur NES en 1985, Sega, se profilant d'ores et déjà comme le grand rival de la firme, sort Wonder Boy dès l'année suivante. Si le plombier vêtu de rouge évolue sur un jeu au format "console", Maître Sega choisit lui l'arcade pour son titre. Du coup, il y a deux principales différences entre les softs: Wonder Boy est plus beau, tirant parti des capacités d'un hardware plus puissant; Super Mario Bros est nettement plus complexe, avec ses vastes niveaux, ses passages secrets et son scoring plus poussé. Comme nous allons le voir, notre blondinet à la feuille de vigne prénommé 'Tom-Tom' (comme les GPS) n'aura pas à rougir face au petit gros moustachu: le succès rencontré par celui-ci dans les salles obscures le propulse sur absolument tous les supports 'home' de l'époque, micro-ordinateurs et consoles, en faisant un titre légendaire, littéralement incontournable pour tout gamer des années 80.
Le gameplay de Wonder Boy présente quelques différences importantes avec les autres jeux de plate-formes de l'époque. Notre héros dispose d'une jauge d'énergie: celle-ci se vide inéluctablement avec le temps. C'est intelligent, pour deux raisons: la première, c'est que cette notion remplace le 'Time Out', fondamental pour un jeu d'arcade. On ne veut pas qu'un joueur puisse squatter une borne pendant des heures sans y mettre de pièces! J'en viens à la seconde raison: l'éditeur n'a pas été chien et a mis des bonus de santé sous forme de fruits, gâteaux et autres un peu partout dans les niveaux. En plus de redonner de la vie, ils rapportent des points! Il est indispensable de collecter un maximum de ces items sur notre chemin, ne serait-ce que pour rester en bonne santé. Ainsi, on dirige notre blondinet en slip (recyclable) à travers trente-deux stages. Deux boutons sont utilisés: un pour lancer notre hachette (à condition de l'avoir récupérée au préalable), l'autre pour sauter. Comme dans Mario, ce bouton de tir s'il est maintenu, permet d'accélérer la vitesse de déplacement du personnage et par conséquent l'amplitude des sauts.
En plus de la bouffe à collecter, on trouve également ici et là des œufs de dinosaure: ceux-ci contiennent quelques objets particulièrement intéressants! En premier lieu, c'est dans ceux-ci que vous récupérerez votre tomahawk, l'unique arme du jeu. Ils peuvent également contenir une fée, dont la présence vous rend invincible pendant une dizaine de secondes; un champignon, qui transforme tous les fruits en gâteaux et autres pâtisseries rapportant davantage de points... mais il y a surtout la géniale planche à roulettes! Celle-ci permet de foncer à travers les niveaux, procurant une vitesse et une amplitude de saut maximale. Au moindre coup encaissé, elle est en revanche détruite. N'empêche que cet accessoire apporte un sacré fun au jeu, à tel point qu'il est parfois jubilatoire de le voir apparaître lors de passages délicats. Faites attention aux œufs 'maléfiques': d'apparence très légèrement différente des œufs normaux, ceux-ci contiennent des malus, comme par exemple un petit démon qui vous suit pendant un moment, vous ralentissant et faisant descendre votre santé plus rapidement.
Pour finir, je vous parlerai brièvement de la réalisation de Wonder Boy. Le jeu est nettement plus joli que Super Mario Bros pour ne citer que celui-ci. Rappelons que nous sommes en 1986, et que l'on est encore loin des prouesses graphiques de la Neo Geo! WB est mignon et coloré, et dispose d'une animation fluide et rapide, un véritable plus pour le gameplay. Cependant, les décors sont un peu répétitifs, mais c'est conceptuel: les trente-deux niveaux de WB sont en fait quatre mondes qui reviennent en boucle huit fois, avec quelques petites différences et un boss qui change de tête à chaque tour. Les thèmes musicaux, deux principaux plus quelques 'gingles', sont aussi trop peu variés. Ce n'est pas très grave, le jeu est tout de même très prenant! Le gameplay simple se montre très vite addictif... de plus, on progresse vite et la difficulté est bien dosée. Le doute n'est pas permis: avec Wonder Boy, on a affaire à un véritable classique du jeu de plate-forme, qui a passé l'épreuve du temps avec succès.
GRAPHISME |
76% |
|
Remis dans leur contexte (1986), les graphismes de Wonder Boy sont colorés et bien dessinés, mais peu variés. | ||
ANIMATION | 85% | |
L'action est rapide, fluide, et parfois intense (comprenez cinq, six ennemis simultanément à l'écran), avec aucun ralentissement à déplorer. | ||
SON | 70% | |
Il n'y a que deux thèmes musicaux et une palette d'effets sonores très limitée... mais participant agréablement à l'ambiance 'old-school'. | ||
DURÉE DE VIE | 74% | |
WB est composé de quatre mondes qui reviennent en boucle huit fois au total, avec un Boss dont la tête change à la fin de chaque cycle. C'est long (plus d'une heure pour en venir à bout), la difficulté est bien dosée... mais c'est aussi un peu répétitif. | ||
JOUABILITÉ | 86% | |
Les commandes sont simples, le héros répond bien, avec une légère inertie à laquelle on s'habitue vite. Les phases en skate-board sont excellentes et la progression se fait très naturellement. | ||
NEOGEOKULT Overall |
80% | |
Wonder Boy de Sega est un jeu de plate-forme légendaire, dont la simplicité combinée à un gameplay de qualité ont passé l'épreuve du temps. |
ET SUR NEO GEO?
Il y a Blue's Journey d'Alpha Denshi, qui constitue un bon choix dans le registre plate-forme sur Neo Geo. Attention, celui-ci fait davantage penser à Wonder Boy in Monster World de par son ambiance un peu 'RPG', avec boutiques, items et passages secrets. De plus, il se joue à deux simultanément et propose plusieurs chemins différents.