
Peu de gens le savent, mais les développeurs de Aicom ne sont nul autre que l'ancienne team de chez Irem qui créa R-Type en 1987. Pour ceux qui pensaient que Pulstar n'était qu'une repompe de cet illustre ancêtre, il s'agit là d'un hommage, d'un baroud d'honneur même, de ces programmeurs géniaux. Pour Darius, la filiation est plus facile! Darius Gaiden est le troisième opus en arcade de la série. Celui-ci et son rival appartiennent à différents sous-genres du shoot them up. Le jeu Taito vous met au commandes d'un vaisseau rapide mais vulnérable: vos nerfs sont mis à rude épreuve. Il va falloir user de réflexes surnaturels pour éviter les tirs ennemis. Pulstar fait davantage appel à un sens "tactique". En effet, l'appareil y est moins réactif mais mieux protégé. La difficulté est en revanche élevée!
Graphisme
Darius III propose de beaux graphismes intégrant une 3D assez réussie dans les décors (scrollings différentiels et effets sur le sol, déformations, rotations). Les tableaux sont variés contrairement aux ennemis, mais l'on peut cependant reprocher à certains stages d’être un peu vides. Réalisation soutenue dans l'ensemble, mais une 3D manquant parfois de finesse. Old-school à souhait, Pulstar ne jure que par la 2D. Stages et ennemis offrent une esthétique remarquable, les explosions sont superbes et les Boss de taille imposante. Les sprites ennemis, en 3D pré-calculée, sont très réussis. Ceux-ci sont plus variés que dans Darius. La 3D utilisée dans ce dernier a pu paraître fabuleuse en 1994, mais elle a vieilli et la résolution laisse à désirer. Pulstar, moins flashy, nous offre des graphismes plus sobres et plus fins. Les stages, moins nombreux, sont cependant variés et de belle qualité.
Pulstar 95 93 Darius Gaiden
Animation
Taito nous propose une action très speed, Pulstar se joue plus posément. Darius Gaiden bénéficie d'une animation sans faille: vitesse et fluidité sont au rendez-vous pour les vaisseaux, avec des décors vivants et une sensation de profondeur saisissante. Cerise sur le gâteau, le jeu ne souffre d'aucun ralentissement, même à deux joueurs. Pulstar surprend par la décomposition et la fluidité de ses animations. Les explosions sont parfaitement réalisées, les vaisseaux ennemis bougent avec une incroyable souplesse et les Boss sont énormes, avec effets de morphing, zooms et déformations. Les décors regorgent aussi de détails animés, avec chutes d'eau, étoiles en mouvement, explosions solaires... Mais contrairement à son concurrent, Pulstar souffre de quelques ralentissements, surtout contre certains Boss.
Pulstar 93 97 Darius Gaiden
Bande Son
Pulstar
Darius Gaiden
La Neo Geo est connue des joueurs pour sa qualité sonore et visuelle. Notre Pulstar ne fait pas exception à la règle: les bruitages sont excellents, avec des tirs, explosions et autres effets de toute beauté. Les musiques, adaptées a chaque stage, sont discrètes et mélodieuses. Quant à Darius, il nous gratifie tout simplement de mélodies exceptionnelles! Pop japonaise parfois accompagnée de chants, les symphonies sont carrément géniales. Les bruitages, moins percutants que ceux de Aicom, ne sont pas mauvais pour autant. Sa bande son originale et entraînante place définitivement Darius Gaiden parmi les meilleures bandes son du genre.
Pulstar 94 97 Darius Gaiden
Durée de Vie
Darius se joue à deux simultanément, un point fort pour la durée de vie. Pulstar réplique par une difficulté très élevée, qui nécessitera des heures et des heures de jeu pour en venir à bout. Le soft Taito, plus accessible , vous lance un challenge aux crédits, puisque lorsque votre vaisseau est détruit, vous repartez exactement du même endroit. Pulstar renvoie aux rares checkpoints. Darius Gaiden est plus court, mais dispose de vingt-six stages au total. Je m'explique: en réalité, vous n'aurez à en franchir que sept. A la fin de chaque niveau, le jeu vous propose deux embranchements! Ce qui permet de faire plusieurs parties sans prendre deux fois de suite le même chemin. Les stages de Pulstar, au nombre de huit, sont bien plus longs que ceux de Darius. D'un côté, un challenge relevé et une durée de vie importante, de l'autre, un jeu plus facile mais auquel on revient plus volontiers.
Pulstar 92 90 Darius Gaiden
Gameplay
Chez Taito, le vaisseau est rapide, les power-up peu nombreux: des boucliers, trois types de tirs sur quatre niveaux de puissance, des missiles, et bien entendu la Bombe. Votre bouclier peut encaisser deux tirs ennemis avant de vous lâcher. Comme dans Pulstar, si votre appareil est touché une seule fois, vous mourrez. Celui-ci est maniable, et de taille moyenne. La difficulté, si elle est bien dosée, est par moment abusive (aucun moyen d’éviter les attaques ennemies, si ce n'est de sacrifier une bombe). Pulstar lui, est typiquement le shoot sur lequel on aime squatter des heures à la maison, avec un bon whisky et un paquet de clopes tout neuf. Il faut parfois des heures pour franchir un niveau! Le vaisseau, plus pataud que celui de Darius, peut récolter différents items, dont des speed-up. L'armement est plus fourni que chez son rival: boucliers et modules de protection, modules de tir, lasers, plasmas, bombes, têtes chercheuses, etc.... Le module à la R-Type rend votre appareil moins vulnérable aux attaques ennemies. Votre bombe, véritablement surpuissante, sera fonction de l'arme en votre possession, mais la déclencher sacrifiera le module. C'est une confrontation de styles, mais il faut reconnaître au titre Aicom une profondeur que son homologue n'a pas.
Pulstar 96 91 Darius Gaiden
Conclusion
Nous sommes face à deux superbes réalisations, qui représentent à merveille ce que les machines des années quatre-vingt dix étaient capables d'offrir en matière de Shoot them Up. Un comparatif remporté de peu par le mythique Pulstar, qui gagne pour la beauté de ses graphismes, son gameplay plus fin et le challenge relevé qu'il propose. Darius Gaiden reste un titre tout aussi mythique, qui explore avec brio l'intégration de la 3D dans le genre, propose une multitude de niveaux, une animation sans faille, et un jeu coopératif fun.