Par Tibe

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En 1991, la Neo Geo n'est encore qu'une très très jeune console, possédant un éventail d'une dizaine de jeux. Cette même année, SNK développe trois nouveaux Beat them Up avec Robo Army, Burning Fight et Sengoku. Parallèlement, la Megadrive de Sega voit arriver deux titres exceptionnels: Sonic the Hedgehog et Streets of Rage, le premier BTU d'une série emblématique. C'est donc l'occasion d'un affrontement sanglant entre la Neo Geo et la Megadrive! Les deux 16-bits sont architecturées de façon similaire. Le couple 68000-Z80 est repris sur les deux, mais la comparaison s'arrête là: la Neo Geo écrase littéralement sa concurrente en terme de capacités. Il n'y a qu'à consulter le tableau technique pour s'en persuader... La console de SNK reste une machine d'arcade, autant dire le dernier maillon de la chaîne alimentaire du jeu vidéo! La console de Sega se défend bien, mais reste bien loin de rivaliser avec cette concurrente. Côté cartouches, Sengoku affiche 55 mégas contre 8 pour Streets of Rage... Va-t-on assister à une mise à mort?

Graphisme

Ce que laissait imaginer la différence de puissance entre les machines, on le réalise pleinement en voyant les graphismes des deux jeux. D'un côté, on a Sengoku qui en met plein la vue avec ses décors fantasmagoriques, son Japon moderne et l'autre médiéval, ses personnages hauts en couleurs et ses Boss énormes. De l'autre, un Streets of Rage très dépouillé, aux sprites bien plus petits, moins détaillés, peu variés... ainsi que des décors relativement ternes. A l'époque, ça ne choquait pas plus que ça: sans passer pour 'beau' le jeu n'était pas réputé pour être particulièrement moche. Autant dire que le poids des années n'a pas fait de cadeaux au soft de Sega. Sengoku a mieux vieilli et reste très propre graphiquement, encore de nos jours.

Sengoku    86                                       59   Streets of Rage

Animation

Voici un chapitre sur lequel Streets of Rage peut prendre une petite revanche. Sengoku premier du nom est trop raide, au point de pénaliser sensiblement le gameplay. Il n'est pas très décomposé non plus, mais l'on peut reconnaître à l'animation une vitesse décente et à l'action un certain dynamisme. SOR se montre plus souple et fluide, sans toutefois atteindre des sommets. Les personnages bougent de façon un peu plus naturelle et chaloupée, par contre l'action est moins soutenue que dans le jeu SNK. Au final plus agréable avec ses personnages sans balai dans le cul, le jeu de Sega prend ici l'avantage.

Sengoku    62                                       68   Streets of Rage

Bande Son

Sengoku


Streets of Rage


Qualitativement, on se rend compte que rivaliser avec la Neo Geo était tout bonnement mission impossible pour la Megadrive. Musiques, bruitages et voix sont le point fort de Sengoku: l'ambiance belliciste féodale aux tambours de guerre, flûtes, cithares et autres, procure quelques morceaux tout à fait épiques. Les niveaux sont entrecoupés de monologues du grand méchant, tout en digit vocale, s'il vous plaît. Quant aux bruitages, ils claquent bien et les bruits de sabre sont saisissants. Les bruitages, c'est justement le point faible de Streets. Que ce soit les coups, les cris, les chutes et autres... c'est grésillant, et vraiment pas convaincant! Mais pourtant, Streets of Rage ne fait pas si pâle figure face au monstre de SNK... Comment? Grâce à ses musiques! Celles-ci sont de grande qualité et collent parfaitement à l'ambiance d'un jeu de baston. Des mélodies exceptionnelles pénalisées par des bruitages plus que moyens, c'est insuffisant pour rivaliser avec Sengoku.

Sengoku    91                                       76   Streets of Rage

Durée de Vie

Deux Beat them Up relativement longs, aux durées de vie analogues: une cinquantaine de minutes d'un bout à l'autre. Côté difficulté, Sengoku est une vraie calamité: de base, le jeu octroie une dizaine de crédits - ce qui reste insuffisant pour espérer finir le jeu sans un entraînement poussé. Mais alors en one-credit, bon courage! C'est un sacré challenge certes, mais au point de rebuter une majorité de joueurs, même aguerris. Streets of Rage est bien plus équilibré et plaisant à jouer: le CPU est parfois balèze, mais avec de la technique on vient à bout du jeu sans trop de difficultés. C'est plus agréable que de se prendre des roustes monumentales et bien plus plaisant pour les parties à deux, reste que les amateurs de défis corsés apprécieront la gageure posée par le jeu SNK.

Sengoku    82                                       84   Streets of Rage

Gameplay

Sengoku avec sa raideur significative, est loin de partir favori côté gameplay. Nos deux rivaux ont en commun la configuration des touches: A sert à frapper, B à sauter, et C déclenche l'attaque spéciale dans Streets of Rage (la police!) alors que dans le jeu SNK, ce même bouton permet de se transformer. Trois formes sont possibles: guerrier kabuki, ninja ou chien ninja. De plus, un système d'orbes à récupérer vient compléter tout ceci. Selon la sphère collectée, vous disposerez momentanément de pouvoirs surnaturels, comme sabres magiques, boules de feu ou attaques éclair. Streets of Rage quant à lui, ressemble bien plus à Final Fight et ne sort pas des sentiers battus: enchaînements de coups, coups sautés, prises au corps à corps variées, armes à ramasser, éléments du décor à détruire... Rien de novateur mais le jeu est très complet, et il ne manque aucun élément propre à un bon Beat them Up. La maniabilité et les sensations sont meilleures que dans Sengoku et la simplicité du jeu Sega, alliée à son gameplay irréprochable, lui donnent une large victoire dans ce chapitre.

Sengoku    64                                       85   Streets of Rage

Conclusion

Le talent des programmeurs de Sega auront eu raison de la puissance de la Neo Geo! Bien plus faiblement armée, la modeste Megadrive domine ce comparatif entre Sengoku et Streets of Rage, grâce aux qualités intrinsèques de son jeu. Techniquement largement dépassé, le soft refait son retard grâce à un gameplay diablement bien ficelé. Sengoku se montre raide, peu maniable et trop difficile, face à un SOR équilibré, souple, prenant et fun en mode deux joueurs. SNK n'aurait pas du compter que sur la puissance de sa machine!

  

Sengoku

69%

 

Streets of Rage

81%


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