
Dans ce duel s'opposent les deux fleurons de SNK et Capcom, deux poids lourds pesant à eux deux plus d'un gigabit. A ma gauche, The King of Fighters 98 et à ma droite, Street Fighter Zero 3! Il fallut attendre 1993 et Fatal Fury Special pour voir SNK enfin rivaliser avec Capcom dans le monde du jeu de baston. Puis vint la saga The King of Fighters, véritable renaissance du versus fighting et avènement de SNK comme acteur majeur dans le genre. En ce cru 98, les deux poids lourds des firmes respectives sont tout naturellement désignés. CPS-II et MVS sont désormais rivaux depuis pas mal d'années, et les deux systèmes sont parfaitement exploités par leurs programmeurs. Le CPS-II, plus récent (1993) est légèrement plus puissant que le MVS. Ce dernier compense avec des roms de tailles supérieures, souvent les plus importantes parmi les jeux d'arcade contemporains. Les deux machines ne sont pas si éloignées techniquement (voir historique - tableau comparatif technique), avec une architecture similaire (68000 + Z80 secondé par chip son) ainsi que des résolutions très proches (320x224 contre 384x224).
Graphisme
On a affaire à des ensembles graphiques de premier ordre, mais ici, Real Bout 2 serait bien plus comparable au jeu de Capcom. En effet, leurs styles sont extrêmement proches: un mélange de BD-Comics avec un soupçon de "japonisation"... très réussi! Ici, nous avons d'un côté un Kof 98 fin et abouti, mais proposant peu de décors: neuf en tout et pour tout. Alors que SFZ3 en propose plus du double! Si les protagonistes ont définitivement plus de style et de charisme chez SNK, Capcom prend l'avantage sur la beauté et la variété des stages. Ceux-ci sont somptueux, voluptueux, les couleurs bien choisies, les divers éléments finement dessinés et offrant de beaux reliefs. La présentation globale des deux softs est soignée, et le character design maîtrisé (surtout chez SNK).
The King of Fighters 98 95 98 Street Fighter Zero 3
Animation
Nos rivaux disposent tous deux d'une animation rapide et riche en étapes d'animation pour l'intégralité des sprites. Les jeux sont proches concernant la taille des personnages, mais The King of Fighters 98 prend l'avantage sur quelques détails.Ne serait-ce que ses décors plus vivants, mais aussi grâce à bien plus de souplesse et de réalisme dans les mouvements des protagonistes. Dans SFZ3, rien n'a évolué depuis l'opus précédent, mais cela reste un ensemble très haut de gamme.
The King of Fighters 98 97 94 Street Fighter Zero 3
Bande Son
Kof 98'
Str. Fighter Zero 3
Si notre Kof 98' est avare de décors, il ne l'est pas de thèmes musicaux. Chaque équipe et quasiment chaque personnage a son propre thème musical. Même l'équipe Orochi (sélectionnable en maintenant Start sur les personnages correspondants) a son thème dédié. Mélodieuses et entraînantes à souhait, les musiques du jeu sont un vrai régal. Street Fighter Zero 3 dispose aussi d'une bande son de qualité. Elle se compose de morceaux variés aux accents techno, dégageant cependant moins d'intensité que ceux de son concurrent, malgré l'emploi abusif de basses. Pour les bruitages, c'est semblable: digits vocales omniprésentes (le speaker est même parfois un peu lourd dans SFZ3), effets sonores efficaces, et bien entendu bruits d'impacts sourds et puissants. Un excellent travail de part et d'autre, mais pouvait-on en douter, avec deux éditeurs aussi aguerris dans le domaine?
The King of Fighters 98 96 90 Street Fighter Zero 3
Durée de Vie
Au chapitre de la durée de vie, la messe est vite dite. On a quarante-deux personnages du côté de Kof, contre vingt-cinq chez Street. Le soft SNK offre en plus la possibilité de composer des équipes, sans parler de son aspect stratégique et technique. Il n'y a pas grand-chose à redire sur la durée de vie du jeu de Capcom, qui propose tout de même de nombreux personnages intéressants à maîtriser, et une marge de progression importante. Mais tout celà se révèle bien insuffisant pour rivaliser avec le monstrueux The King of Fighters 98.
The King of Fighters 98 99 94 Street Fighter Zero 3
Gameplay
On conserve une configuration à six boutons chez Capcom et quatre chez SNK. Dans ce Kof - et d'autres - presser A+B simultanément permet de faire une roulade ou une esquive, et C+D simultanément permet de porter un coup très puissant. SFZ3 est un jeu technique, aux combos nombreux et aux stratégies intéressantes. La marge de progression y est bonne, mais on a tôt fait de maîtriser parfaitement un personnage (à de rares exceptions). Dans Kof, chaque combattant est une mine de possibilités. Combos et timing vous demanderont beaucoup de patience pour progresser, et maîtriser vos personnages préférés pourra prendre des semaines de pratique. Les combos que vous arrivez à réaliser à l'entrainement, il vous faudra ensuite tenter de les passer sur le CPU, puis sur un adversaire humain. La progression s'avère vraiment prenante, et le gameplay ultra technique. Capcom ayant toujours fait de la simplicité sa grande force a ici poussé loin l'aspect "technique" de SFZ3, mais le jeu reste accessible a tous et il est facile d'y acquérir un petit niveau et de s'amuser. Un casual gamer trouvera bien plus son compte en jouant au superbe Street Fighter Zero 3. Pour tous les joueurs de VS fighting confirmés, il en va bien autrement!
The King of Fighters 98 98 93 Street Fighter Zero 3
Conclusion
Si les Street Fighter ont toujours autant de charme, en cette fin des années quatre-vingt dix, SNK tient une belle revanche sur son concurrent. Définitivement au-dessus de ses rivaux - particulièrement en terme de gameplay - cette très grande cuvée 98' ouvre la brèche vers des jeux de baston de plus en plus vastes et techniques. The King of Fighters 98 domine Street Fighter Zero 3 de la tête et des épaules, malgré l'excellence de ce dernier.